Attentat d’Arras : sécuriser les collèges sans les « bunkériser »

Quatre jours après l’assassinat du professeur Dominique Bernard à Arras dans le Pas-de-Calais, le Président de DF, François Sauvadet, rappelle l’importance de sécuriser les collèges sans pour autant les « bunkériser ». Depuis 2015, les Départements ont mis en place toute une série de mesure, allant de la vidéoprotection, à l’installation de portiques et de systèmes d’alarme pour « répondre aux menaces dans le temps long ». « Il faut se protéger », tout en faisant en sorte « que cela reste des lieux de sérénité où l’apprentissage doit se faire dans les conditions les plus apaisées possibles », estime François Sauvadet, sans exclure « des mesures de sécurisation supplémentaires ». Tour d’horizon de celles déjà en place.

Depuis 2015, les établissements scolaires doivent obligatoirement avoir un Plan particulier de mise en sûreté (PPMS). Ce dernier décrit la conduite à tenir face aux risques et menaces. Des exercices d’entraînement ont également lieu tous les ans. Dans ce cadre, les Départements de la Gironde et du Rhône, ont par exemple, misé sur un système d’alarme. En Gironde, le dispositif se présente sous la forme d’un interrupteur poussoir de type coup de poing. En cas de danger, il suffit d’appuyer dessus. Le corps enseignant, les forces de l’ordre et les autorités départementales peuvent aussi être prévenus d’un risque ou d’une intrusion par l’envoi de SMS.

Dans le Rhône, une intrusion est signalée par un message sonore identique à l’ensemble des collèges du Département. Ce son de sirène semblable à celui du dispositif « Alerte Enlèvement » est suivi d’un message parlé « Attention, intrusion en cours, mettez-vous en sécurité ». L’ensemble du personnel des collèges a été formé par l’éducation nationale sur la conduite à tenir lors de son déclenchement (privilégier la fuite puis le confinement).

Des tourniquets dans les Bouches-du-Rhône

Dans les Bouches-du-Rhône, certains collèges sont dotés de tourniquets. Seuls les élèves et les personnels disposant d’un badge peuvent rentrer, sinon il faut se présenter à l’accueil. Ce dispositif permet également de faire le décompte en temps réel du nombre exact de personnes qui se trouvent dans le bâtiment. Les personnels chargés de l’accueil ont, par ailleurs, reçu une formation sur l’usage des tourniquets et des procédures de filtrage.

La Meuse, de son côté, a investi 1,8 million d’euros dans un programme de sécurisation des collèges publics. Ce dernier comprend plusieurs mesures phares : la mise en place de contrôles d’accès aux entrées des établissements, la sécurisation passive des collèges par mise en conformité des clôtures, portails et portillons, ou encore le déploiement de solutions anti-intrusion.
La sécurisation des bâtiments passe notamment par un double contrôle des accès (entrée des élèves et entrée de service/restauration) et une automatisation des dispositifs d’ouverture sur trois consoles distinctes (vie scolaire/cuisines/réfectoire). Un réaménagement visant à uniformiser les dispositifs de sonorisation est également en cours de réalisation.

Dernier exemple, celui des Alpes-Maritimes, où la sécurisation des collèges est une priorité de longue date. Pour preuve : 737 caméras équipent aujourd’hui les 72 collèges du Département. 14 établissements disposent également de dispositifs de contrôle d’accès de type tourniquets. Autre mesure développée par les Alpes-Maritimes : la mise en place d’une alarme « attentat », différenciée de celle du système de sécurité incendie. Pour l’ensemble de ces dispositifs, le Département a dépensé 12 millions d’euros entre 2016 et 2018.

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