Invité le 15 mars à s’exprimer devant les élus des territoires, le candidat Macron a décliné l’invitation. C’est dommage car il n’est pas un candidat comme les autres, puisqu’il dispose d’une expérience de cinq années à la présidence de la République. Il n’a de toute évidence pas tiré enseignement de cette expérience.
Candidat du « Nouveau Monde », il plonge de plein pied dans « l’ancien monde ». Toujours critique de la décentralisation et des collectivités locales, exprimant des velléités de recentralisation, il oublie l’épisode des Gilets Jaunes qui exprimaient le ras-le-bol de celles et ceux qui se sentent abandonnés de la République, notamment dans les secteurs ruraux et outre-mer. Il oublie aussi la pandémie de COVID-19, au cours de laquelle les collectivités locales ont été les bons échelons de proximité et de solidarité.
C’est le cas particulièrement des Départements qui assument la protection constante des Français et la réponse à leurs besoins face à un État qui n’est plus armé pour le faire.
Les compétences des Départements les placent au cœur des défis de notre monde : la solidarité à l’égard des plus démunis, le grand âge, l’accompagnement des jeunes en difficulté, l’équipement numérique des territoires, la modernisation des infrastructures et le soutien aux territoires et aux associations.
La maille départementale est moderne et porteuse d’avenir parce que les problèmes auxquels nous sommes confrontés sont trop complexes pour que les solutions puissent être identifiées depuis Paris. Il faut d’abord répondre à la question du meilleur niveau pour agir qui n’est pas nécessairement le même, ni pour toutes les politiques publiques ni pour tous les territoires.
Les collectivités territoriales ne sont pas quantités négligeables, elles détiennent une légitimité démocratique qui leur est propre et ne les destine pas à devenir les sous-traitants de l’État.
La carte de France de demain que dessine Emmanuel Macron est floue et incohérente. Cette France n’est pas celle d’une République unie et de cohésion sociale qu’appellent de leurs vœux les Français, ce n’est pas la France que nous souhaitons.