Émeutes – Une statistique pour prouver quoi ? Emmanuel Macron face aux conséquences des défaillances de l’État en matière d’enfance

Interrogé sur les émeutes urbaines, le Chef de l’État s’est senti obligé de préciser que l’« écrasante majorité des 500 à 600 émeutiers déférés » était issue de familles monoparentales ou de l’aide sociale à l’enfance. Départements de France s’insurge contre tout amalgame et rappelle l’État à ses responsabilités dans le financement de l’ASE, saturée par un tiers de mineurs relevant, en réalité, de structures régaliennes malheureusement inexistantes… ou presque.

La très grande majorité des jeunes grandissant au sein de familles monoparentales ou pris en charge par l’ASE ne sont pas des délinquants.

Les Départements agissent au quotidien avec la prévention et le soutien à la parentalité. Ils accompagnent les jeunes confiés en engageant des moyens considérables avec l’appui de leurs agents et de nombreuses associations. Nous invitons le Chef de l’État à venir constater les actions mises en place dans tous les territoires pour accompagner ces parents et prévenir les placements des enfants.

Car les enfants à la charge de l’ASE sont tous dans des situations extrêmement complexes. Leurs profils sont très divers : enfants délaissés, abusés, battus, mineurs délinquants, mineurs non accompagnés… La grande majorité est polytraumatisée. La croissance du nombre d’enfants placés sature aujourd’hui nos services. Nos professionnels sont épuisés.

Le Président de la République a pourtant fait de l’enfance un axe prioritaire de sa campagne présidentielle. Nous sommes encore dans l’attente de mesures fortes et des moyens pour les mettre en œuvre.

France Enfance Protégée est aujourd’hui opérationnel et doit accompagner tous les acteurs pour mieux dialoguer, travailler et impulser une nouvelle dynamique. Avec l’observatoire, il dispose de données claires et des informations précises que nous tenons à disposition du Président de la République.

Il est urgent que l’État assume réellement ses compétences, qu’il donne les moyens suffisants à la protection judiciaire de la jeunesse et qu’il renforce ceux de la pédopsychiatrie qui font cruellement défaut dans chacun de nos Départements.

François SAUVADET, Président de Départements de France, Président de la Côte-d’Or
Florence DABIN, Présidente du GIP France Enfance Protégée, Présidente du Maine-et-Loire

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