Dominique Bussereau a remis, le 23 octobre, à la Rotonde-Montparnasse, le premier « Prix Lamartine des départements de France » à deux jeunes auteurs, Pierre Adrian et Philibert Humm, dont le récit « contribue au rayonnement des départements ». Un récit qui « met en avant la France d’aujourd’hui que nous aimons », a souligné le président de l’Assemblée des départements de France (ADF), lui-même grand lecteur, selon ses collaborateurs.
Un remake contemporain du livre culte « Tour de France par deux enfants »
« Le Tour de la France par deux enfants d’aujourd’hui », publié aux éditions Equateurs, retrace le périple à travers la France des deux auteurs pas encore trentenaires et qui se connaissent depuis le collège. Pierre Adrian et Philibert Humm mettent leurs pas dans ceux des héros du « Tour de France par deux enfants », ce manuel de lecture scolaire qui a accompagné les jeunes élèves de la IIIe République. Les deux amis sillonnent les routes départementales, de Phalsbourg à Clermont-Ferrand, puis de Marseille à Paris en longeant sans y toucher la façade atlantique. En Peugeot 204 puis en Intercités, en autocar, en vélo, à pied et même en voilier. Ils dorment dans leur voiture, chez des amis, chez des amis d’amis, chez des rencontres de hasard, parfois dans des hôtels, mais aussi « à la belle » dans leurs hamacs ou en bivouac à la plage.
« Les vieilles enseignes de lingerie, les coiffeurs et les fleuristes étaient les derniers résistants d’une ville qui s’évaporait »
Entre deux chamailleries de « sales gosses », ceux qui s’amusent d’être surnommés les « Kerouac de sous-préfecture » s’adonnent à la contemplation de « territoires méconnus et mal-aimés ». Sous leur plume, Nevers n’est pas une des 222 villes moyennes du programme « Cœur de ville » caractérisée par un taux de vacance commerciale record. À Nevers, Pierre Adrian et Philibert Humm ressentent « un supplément d’âme, ici, malgré les vitrines vides, les volets clos et les panneaux en carton des agences immobilières : ‘Bail à céder’, ‘À vendre’, ‘À louer’. Les vieilles enseignes de lingerie, les coiffeurs et les fleuristes étaient les derniers résistants d’une ville qui s’évaporait. Nevers avait la noire inquiétude et la chaleur bourgeoise des films de Chabrol ».
Quand ils débarquent à La Grand Motte, avec des images de « Sarcelles-sur-Mer » plein la tête, ils suivaient toujours leur idée fixe « balader nos préjugés, leur faire prendre l’air, s’en mettre plein les yeux ». Et ça marche : « Rome ne s’est pas faite en un jour et pour La Grande-Motte il avait bien fallu compter quinze à vingt ans. Bâtie sur des terrains marécageux, littéralement sortie de vase, elle était une Atlantide à l’envers, née de la société des loisirs. »
Alphonse de Lamartine, écrivain, poète romantique et président de conseil général
Avec ce « Prix Lamartine », l’ADF souhaite « mettre en lumière le lien intrinsèque entre littérature et départements, valoriser cet échelon aussi indispensable à la construction de l’identité d’un territoire qu’à celle de ses habitants ». Tous les présidents de départements ont été invités à signaler les publications locales répondant aux critères du prix littéraire. Parallèlement, un courrier a été adressé aux maisons d’éditions susceptibles de publier le type d’ouvrage recherché.
Désormais, chaque automne, aux côtés des prix Goncourt, Renaudot et autre Médicis, il faudra compter avec le « Prix Lamartine » dont le nom rend hommage à l’écrivain et poète romantique du XIXe siècle qui fut aussi président du conseil général de Saône-et-Loire.