Pour la 10e année consécutive s’ouvre en ce début d’automne le Mois de l’Economie sociale et solidaire (ESS). Des conférences, manifestations, forums et événements sont organisés un peu partout en France pour accroître auprès des acteurs, des partenaires, des institutions et du grand public la visibilité d’un secteur en pleine expansion. L’occasion pour nous de revenir sur l’atelier consacré à l’ESS animé dans le cadre du 87e Congrès des Départements de France à Marseille le 19 octobre dernier.
L’ESS en chiffres
Avec environ 165 000 entreprises composées de 154 000 associations employeuses, 8 700 coopératives, 800 mutuelles, 500 fondations, une centaine de sociétés commerciales, l’ESS emploie près de 2,4 millions de salariés, dans des secteurs très divers : elle représente par exemple 63 % des emplois de l’action sociale, 56 % des emplois du sport et des loisirs, 29 % de la culture et de nombreux emplois dans le domaine agricole.
Acteurs de l’économie sociale et solidaire, les Départements sont ainsi les premiers financeurs des associations, qui représentent 84 % des entreprises de l’ESS. Ils sont également présents au capital de 17 % des sociétés coopérative d’intérêt collectif (SCIC).
Par les emplois qu’elle crée, son implication dans le développement local, son impact sur l’attractivité des territoires, mais aussi par sa capacité à mobiliser des citoyens autour de projets variés, l’Économie Sociale et Solidaire est un levier pour les politiques publiques et le développement des territoires.
Social et Solidaire, le Département en action
Bien que la Loi NOTRe ait confié l’élaboration d’une stratégie territoriale de l’ESS aux Régions, les Départements n’en restent pas moins des acteurs incontournables dans ce domaine qui conjugue l’économie, le social et l’intérêt général, le développement territorial. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une compétence obligatoire, plus d’une vingtaine d’entre eux agissent activement et de manière volontariste en faveur de l’ESS et tous financent le monde associatif. C’est le résultat d’une enquête menée à la rentrée qui a fait ressortir une somme d’initiatives portées par les Départements, débattues lors de l’Atelier ESS du Congrès ADF à Marseille.
Le développement de la clause d’insertion sociale figure parmi les actions mises en oeuvre afin de favoriser l’insertion des publics en difficulté sur le marché du travail ; les Hauts-de-Seine et le Calvados disposent par exemple d’un agent « facilitateur des clauses sociales » pour appuyer une commande publique socialement responsable. D’autres Départements s’inscrivent dans une logique de développement social ; la Gironde a notamment constitué un réseau départemental d’épiceries sociales et solidaires visant à promouvoir l’autonomie des personnes et leur insertion dans un environnement de proximité. La Meurthe-et-Moselle et la Meuse ont ciblé leur action en direction des jeunes : espaces de travail collaboratifs pour l’un, ou Afterwork Jeun’ESS pour l’autre, des solutions sont proposées pour ceux qui souhaitent « entreprendre autrement » .
Finance solidaire dans le Pas-de-Calais, valorisation des déchets organiques dans le Bas-Rhin, ou chantier d’insertion de la filière pêche en Seine-Maritime, les exemples ne manquent pas. Une politique publique d’avenir dans lequel le Département est pleinement partie prenante.