Le 8 novembre 2017 signe la publication du premier rapport de l’Observatoire National de la Route (ONR) sur l’état des routes en France. La route représente près de 90% des déplacements terrestres et joue un rôle central dans l’attractivité du territoire. La France bénéficie d’un réseau routier important de plus d’un million de kilomètres, aussi la question de l’entretien des réseaux existants est essentielle et s’inscrit pleinement dans les enjeux portés dans le débat public national des Assises de la Mobilité. Bonne nouvelle : après une hausse en 2013 et 2015, les Départements ont réussi en 2016 à maintenir leurs dépenses d’investissement sur les réseaux routiers et ce malgré des budgets contraints. Petit tour d’horizon des principaux enseignements de l’étude.
L’ONR, pour mieux anticiper les besoins
Piloté par l’Institut des routes, des rues et des infrastructures pour la mobilité (IDRRIM), dont le Président est Yves KRATTINGER – Président de la Haute-Saône – l’Observatoire a été mis en place en janvier 2016. Créé à l’initiative de l’État, de l’ADF, de l’AdCF, de l’USIRF, du STRRES et de l’IDRRIM, il vise à mieux connaître l’état du patrimoine routier, qui comporte aujourd’hui 12.000 km de routes nationales, 377.000 km de routes départementales (dont une partie est en cours de délégation aux Métropoles) et 673.000 km de voirie communale et intercommunale.
La genèse de cet observatoire s’est construite autour de deux grandes orientations stratégiques :
- Partager les connaissances, techniques et financières, optimiser l a gestion des réseaux routiers ;
- Objectiver l’état réel des réseaux routiers et l’impact prévisible des choix technico-financiers pour assurer leur maintenance.
Pour le premier rapport de l’ONR, trois objectifs ont été fixés : identifier les outils et les moyens de connaissance de l’état du réseau routier (chaussées et ouvrages d’art), analyser les données financières fournies par les gestionnaires routiers afin d’en tirer une synthèse nationale et dans un second temps de permettre aux Départements de comparer leurs indicateurs.
Des premières tendances pour les Départements
Ce premier rapport s’appuie sur les données publiées par l’Etat sur le réseau routier national – en ne prenant en compte que les dépenses comptabilisées pour son entretien et son exploitation – et sur des informations recueillies auprès d’un échantillon de 57 Départements de différentes tailles représentant 60% du réseau routier départemental.
Dans un premier temps, le rapport met en avant les Départements « bons élèves ». Depuis 2013, les Départements enregistrent une baisse des dépenses de fonctionnement consacrées à la route (hors personnel). Cet effort est plus particulièrement marqué dans les Départements de « tailles moyennes » comptant entre 250.000 et 500.000 habitants.
Dans un second temps, l’ONR constate qu’à travers la mise en place d’une hiérarchisation de leur réseau en trois niveaux (réseau structurant, principal et local), les Départements disposent d’une connaissance fine de l’état du patrimoine routier leur permettant de conduire des politiques de gestions efficaces et ciblées.
Les conclusions de l’ONR corroborent les résultats publiés en août 2017 dans La revue des dépenses de voirie des collectivités territoriales, nouveau dispositif d’évaluation des dépenses publiques (instauré par la loi de programmation 2014 – 2019).
Ainsi ce rapport souligne que les standards de haute qualité imposés dans la conception initiale des routes ont permis pendant des années de maintenir un niveau de prestation élevé des réseaux. Pour autant, malgré un état des chaussées départementales globalement bon, une tendance à la dégradation a été parfois constatée depuis 2010. Néanmoins, selon la Fédération Nationales des Transports Routiers (FNTR), les routes françaises sont aujourd’hui en bon état et les Départements mobilisés pour assurer la qualité des infrastructures en faveur des conditions de circulation et de la sécurité des usagers.
Un premier rapport encourageant et des données clés pour mieux prévenir les risques à moyen terme.