Comment relancer l’attractivité de la profession de pharmacien ou lutter contre les déserts pharmaceutiques ? C’est pour répondre à ces questions qu’une réunion a eu lieu le 6 décembre dans les locaux de DF, entre François Sauvadet et Pierre-Olivier Variot, Président de l’Union des Syndicats de Pharmaciens d’Officines (USPO). En dix ans, la France a perdu 1 740 pharmacies, soit une baisse de 7,9%. Les Départements s’engagent aux côtés de l’USPO pour trouver des solutions.
C’est un fait. De moins en moins de croix vertes clignotent en France. Le pays compte actuellement environ 20 931 pharmacies d’officine, dont 20 318 en métropole et 613 en outre-mer, soit 31 pharmacies d’officine en moyenne pour 100 000 habitants. Or chaque année depuis une dizaine d’années, 170 pharmaciens mettent la clé sous la porte. La plupart de ces fermetures concernent des Départements ruraux, manquant déjà d’officines, tels que l’Ain, l’Aube, l’Eure-et-Loir, le Loiret ou la Mayenne. Aujourd’hui, dans 24% des communes en situation de désertification pharmaceutique, il faut parcourir plus de 6 kilomètres à vol d’oiseau pour trouver une officine.
Plusieurs facteurs expliquent cette tendance à la baisse, à commencer par le manque d’attractivité de la profession. L’an passé, plus de 1 100 places n’ont pas été pourvues en deuxième année d’étude de pharmacie. Recruter du personnel devient donc de plus en plus difficile, tout comme remplacer les départs à la retraite. Les pharmacies sont aussi les victimes collatérales du manque de médecins ou d’une offre de soins insuffisantes autour d’elles. Enfin la profession doit faire faces à des difficultés économiques et s’adapter à un nouveau modèle, plus axé sur le soin.
Le pharmacien, acteur incontournable de la santé de proximité
Conscient des enjeux, DF a la volonté de soutenir le maillage territorial et de permettre à tous les Français de disposer d’un service de pharmaciens de proximité. C’est pourquoi François Sauvadet a reçu le 6 décembre Pierre-Olivier Variot, Président de l’Union Syndicale des Pharmacies d’Officines. Rassemblant 25% des pharmaciens syndiqués, l’USPO dispose de bureaux en régions, ce qui lui permet d’accompagner les pharmaciens sur l’ensemble du territoire et de se faire leur porte-parole. L’USPO se bat pour assurer l’avenir de la profession et inscrire le pharmacien d’officine dans l’offre de soin territoriale à travers :
- les soins de premier recours ;
- les parcours de soins des personnes âgées qu’elles soient dans un établissement d’hébergement de personnes âgées dépendantes (EHPAD) ou à domicile avec la préparation des doses à administrer dans les deux situations ;
- l’accompagnement des patients chroniques ;
- la prise en charge des patients de l’entrée à la sortie de l’hôpital ;
- la coopération et la coordination interprofessionnelles ;
- la prévention et le dépistage de populations cibles ;
- l’éducation thérapeutique du patient ;
- la télémédecine et l’e-santé
L’USPO travaille aussi avec les différents acteurs -assurances santé complémentaires et laboratoires- au développement de la médication officinale pour qu’elle devienne un véritable parcours de soins avec un conseil pharmaceutique balisé et une orientation du patient vers le médecin si nécessaire.
Dans ces perspectives d’évolution du métier, l’USPO souhaite déconnecter la rémunération du pharmacien d’officine des prix et des volumes des médicaments dispensés.
Dans le contexte actuel, le syndicat propose dans un premier temps une revalorisation du forfait à la boîte de médicament et dans un deuxième temps l’introduction d’honoraires de dispensation notamment pour les ordonnances les moins rémunératrices. L’USPO milite aussi depuis toujours pour une véritable politique de développement de génériques qui associe pharmaciens et médecins.
DF signale également que la politique de déremboursement des médicaments a entraîné une perte de revenus pour les officines contribuant à leur fermeture.