Mercredi 12 juillet, pour cette 11e étape, le Tour poursuit sa descente vers le sud et sa quête de massifs : après les Vosges et le Jura se profilent les Pyrénées. En attendant la grande bagarre dans les montagnes, l’étape du jour a déroulé ses 203,5 km sur un tracé gastronomique de la Dordogne aux Pyrénées-Atlantiques, en passant par le Lot-et-Garonne, les Landes et le Gers. La cité du bon roi Henri IV accueillait l’arrivée d’une étape du Tour pour la 62e fois de son histoire, juste derrière Bordeaux qui détient le record avec 79 arrivées au compteur…
Avant de quitter le beau Département de la Dordogne qui nous a accueilli pendant 3 jours, petit clin d’œil au logo réalisé pour célébrer le passage de la Grande Boucle : les peintures rupestres de Lascaux en version maillots distinctifs et en référence à l’étonnante diversité du Département. La nature en Dordogne est ainsi déclinée au gré de quatre couleurs emblématiques pour nommer les « Périgords » vert (pour sa végétation), blanc (pour ses sols crayeux et ses falaises), pourpre (pour ses vignobles) et noir (pour les charbonniers qui transformaient le bois des chênes au feuillage sombre) ! Quand on vous dit que la liste des sites à découvrir en Dordogne est infinie ou presque…
Aujourd’hui encore, la gastronomie périgourdine était d’ailleurs célébrée par l’Académie de Gourmandise pour l’un de ces mets qui font la renommée internationale de la cuisine du Sud-Ouest : le foie gras ! La Bélaudie, c’est l’histoire d’une famille qui est tombée au milieu des palmipèdes il y a plus de 30 ans. La maison Havard à Vanxains se place désormais dans les établissements de référence en Périgord. Ouverte sur les derniers reliefs du Périgord et le début de la douceur charentaise, la ferme propose des dégustations et des rendez-vous musicaux, une escale à prévoir sans nul doute lors d’un prochain passage en Dordogne !
Sur un tracé plat et rectiligne, il était bon de s’arrêter sur une curiosité locale : la chapelle Notre-Dame-des-Cyclistes, construite sur une ancienne bâtisse du temps des Templiers, dans le cadre d’un projet entériné par le Vatican en 1959. Au cœur des champs de maïs et des forêts de pins landais, se côtoient dans ce lieu le religieux et le païen. Les parois sont recouvertes de maillots : les tenues d’illustres coureurs (Anquetil, Bobet, Hinault, Poulidor, Merckx…) y sont accrochées comme autant d’ex-voto. Quand on vous dit que le cyclisme est une religion !!!
L’étape du jour côté course avouons-le ne rentrera pas dans les annales : échappé dès le kilomètre zéro, Maciej Bodnar fait la course en tête jusqu’à la flamme rouge et se fait aspirer par le peloton dans les derniers hectomètres. Douloureuse conclusion pour le polonais, qui voit une nouvelle fois la flèche verte l’emporter, concluant un sprint massif largement dominé. Kittel vole la vedette à Henri IV, roi du Béarn ! A part ça, quelques chutes à signaler dans le peloton, mais plus de peur que de mal semble-t-il pour Romain Bardet et Alberto Contador.
Demain les choses sérieuses reprennent : les pentes s’élèvent à nouveau pour le plus grand bonheur des amateurs de cyclisme, avec 6 cols programmés dans les montagnes pyrénéennes du Béarn, de la Bigorre et de la Haute-Garonne.