Cormet de Roselend, Col des Saisies, Col des Aravis, Plateau des Glières, les Alpes font de la résistance pour notre plus grand plaisir ! Entre Savoie et Haute-Savoie, ce tracé enchanteur pour les suiveurs, harassant pour les coureurs, nous aura offert l’un des plus beaux panoramas, pour une étape au sommet déjà gravée dans la mémoire et l’histoire de ce Tour 2020.
Carte postale savoyarde
Le site de départ de la 18e étape du Tour de France ce jeudi matin avait quelque chose de magique. Sous un ciel sans nuage, depuis la piste de l’Altiport de Méribel en Savoie, véritable rampe de lancement dédiée aujourd’hui aux coureurs, la vue était tout simplement grandiose. Et quand on apprend que le nom Méribel vient du latin « mirare bellum » qui signifie « le point d’où la vue est belle », on se dit que la station porte parfaitement son nom… Blottie au cœur des 3 Vallées, plus grand domaine skiable du monde, Méribel s’étend au milieu des sapins, dans un décor de carte postale. C’est ce même décor, entre villages fleuris aux chalets en bois et paysages naturels à couper le souffle, qui aura accompagné l’entièreté de l’étape. Les 175 kilomètres menant à La Roche-sur-Foron auront ainsi dévoilé quelques-uns des plus beaux panoramas savoyards : la Vallée des Allues, le Cormet de Roselend et son lac, passage presque obligé si souvent emprunté par la Grande Boucle et le Critérium du Dauphiné, le Massif des Aravis, le Plateau des Glières, etc. Impossible de ne pas évoquer l’autre atout du territoire, le fromage, sur des terres façonnées par l’élevage : du Beaufort à l’Abondance, en passant par le Reblochon, on aurait bien fait quelques arrêts pour remplir nos musettes de ces mets de choix… Il nous faudra revenir et tester l’un des itinéraires Vélo & Fromages dessinés par les Départements de la Savoie et la Haute-Savoie !
Les Glières, un plateau de choix
Car si l’on a pris le temps de « musarder » pour capter ici et là quelques clichés souvenirs, les coureurs risquent de garder un souvenir plus douloureux de leur passage sur les cimes. Avec plus de 4 400 mètres de dénivelé positif (record 2020), l’étape fut éreintante de bout en bout, malgré le final en descente. Avec deux cols de 1ère catégorie, une côte de 3e et un 2nd, avant d’attaquer la Montée du Plateau des Glières, il y avait du pain sur la planche ! Après 6 km de route avec un dénivelé de 11,2% et un chemin en terre à traverser, le Tour retrouvait deux ans après ce site majestueux, haut-lieu de la Résistance, aussi exceptionnel par son histoire que par son environnement. En 2018, le spectacle était au rendez-vous pour le premier passage des coureurs sur le Plateau, avec plus de 3 000 supporters venus les encourager. Cette année encore, le Département de la Haute-Savoie avait déployé un programme d’animations autour de différents thèmes : Nature et biodiversité, Histoire et Mémoire, Sport et loisirs, Alpage et produits du terroir. Et les groupes de collégiens conviés à la fête ont installé une sacrée ambiance !
Le « V » de la victoire pour les Ineos
Portés par la foule et accueillis par une délégation de chasseurs alpins à la sortie du sentier, les coureurs auront mené l’étape tambour battant. Le groupe d’échappés du matin s’est rapidement disloqué, éparpillant sprinteurs, rouleurs et baroudeurs le long de la route. Du côté des favoris, rien ne bouge ou presque, les leaders s’observent et attendent que ça craque. Le podium reste bien en place, alors qu’un jeu de chaises musicales s’organise dans le reste du top 10. Pour la première fois depuis 2015 et la victoire de Chris Froome devant son coéquipier Richie Porte à la Pierre-Saint-Martin, un doublé d’une même équipe franchit la ligne main dans la main, une belle image et une revanche pour les deux coureurs d’Ineos, orphelins depuis l’abandon de leur leader Egan Bernal. Et la récompense est double : la victoire d’étape pour Michal Kwiatowski, le maillot à pois pour Richard Carapaz, premier équatorien sur le Tour.