La lutte contre le champignon qui ravage les platanes bordant les berges du canal du midi a repris. Plus de 3000 coupes ont déjà été menées et le rythme va s’intensifier. Un appel aux dons est même lancé auprès des collectivités locales, des entreprises mais aussi du grand public afin de sauver la beauté du site. Une opération qui a déjà un coût pour les départements concernés.
Depuis 2006, les platanes du canal du Midi, plus que centenaires, souffrent du chancre coloré, une maladie provoquée par un champignon microscopique. Sur les 42 000 platanes qui bordent les 240 km de berges, environ un sur quatre est infecté. Pour empêcher la propagation, et pour des raisons de sécurité, il n’y a pas d’autres solutions que l’abattage. 3600 arbres ont déjà été abattus et le rythme devrait s’intensifier dans les années à venir.
Cette maladie a attaqué les platanes progressivement entre le secteur de Castelnaudary (Aude) et Béziers (Hérault). Ceux qui ont du être coupés seront remplacés par d’autres espèces résistantes au champignon. Le but est de diversifié la flore pour éviter qu’une seule maladie ne vienne une nouvelle fois tout décimer. L’objectif des travaux est de retrouver tout le charme de la voute arborée et de ces alignements si caractéristiques.
Reste que la question du financement de l’opération de reboisement est posée. Environ 200 millions d’euros, à financer sur 20 ans, sont nécessaires. Cette somme est répartie entre Voies navigables de France, les collectivités territoriales et les dons. Pour leur part, les collectivités locales devraient payer un tiers de ce coût.
Les collectivités de Languedoc-Roussillon acquitteront 60 millions d’euros et celles de Midi-Pyrénées 13 millions. Les conseils régionaux pour moitié, l’autre moitié sera à la charge des conseils généraux qui pourront partager le coût avec les communes riveraines. Le conseil général de l’Aude devrait ainsi débourser 21 millions car c’est le département qui a le linéaire de platanes malades le plus important (157 kilomètres), celui de l’Hérault 9 millions et celui de Haute-Garonne, moins concerné, 6,7 millions d’euros.
De son côté, le grand public est sollicité depuis quelques mois. Une première campagne de sensibilisation va être relayée dès la rentrée par un appel aux entreprises et fondations privées. A priori, la rénovation ne devrait pas, comme on pourrait le craindre, entraîner le déclassement du site par l’UNESCO. Ce n’est en tout cas pas à » l’ordre du jour « .
Mise en ligne le 23 août 2013
P.B
Photo: Photo Orient