Plans d’urgence face à la crise sanitaire : les jeunes sont aussi prioritaires

Parce que les étudiants sont touchés de plein fouet par les effets de la crise sanitaire, les Départements ont répondu présents : situation financière précaire, perte de « petits emplois » indispensables à la poursuite de leurs études, isolement, difficultés psychologiques sont autant de facteurs qui peuvent conduire à un décrochage important. C’est sans compter sur les mesures d’urgence départementales, qui dans leur grande majorité, ont déployé des dispositifs hors-pair d’accompagnement et de soutien en faveur des jeunes.

Des dispositifs exceptionnels pour répondre aux besoins de première nécessité

Alors que 74% des jeunes (étude d’Ipsos pour la Fédération nationale des associations étudiantes) déclarent faire face à des difficultés financières depuis le début de la crise, les Départements se mobilisent avec les acteurs associatifs et l’Etat pour assurer aux étudiants un accès aux produits de première nécessité : l’alimentation, l’hygiène, mais aussi le logement et l’équipement numérique indispensable lorsque la grande majorité des cours continuent à être dispensés à distance. Dès le début de la crise, le Département du Tarn-et-Garonne a par exemple mis en place un partenariat étroit avec le Secours Populaire pour assurer une permanence bimensuelle au sein du Centre universitaire de Montauban, où des équipes de bénévoles fournissent des colis alimentaires à 1 ou 2 euros et organisent des distributions de vêtements. Dans l’Aude, un système de « chèques Coup de pouce » permet aux étudiants boursiers de moins de 26 ans de bénéficier d’une aide de 150 euros utilisable pour l’achat de denrées alimentaires et de produits d’hygiène. De même, en Haute-Garonne, le dispositif de Bon solidaire, jusqu’alors réservé aux familles en situation de précarité, a été étendu aux étudiants de 18 à 25 ans, leur offrant là aussi une aide financière directe de 150 euros. Enfin, le Conseil départemental de Charente-Maritime, dans le cadre de de son Plan d’Aide aux Etudiants voté le 26 février, assure des aides directes aux étudiants boursiers pour leur permettre de se maintenir dans leur logement, et de couvrir les frais liés à l’achat d’un ordinateur et d’une connexion internet.

La nécessité du soutien psychologique

Dans un contexte de solitude et de démotivation, le nombre d’étudiants sujets à des difficultés psychologiques a explosé ces derniers mois. Forts de leur grande expérience d’aide aux publics les plus fragiles, les Départements ont mis en place des dispositifs inédits impliquant plusieurs de leurs services et leurs partenaires. La Charente-Maritime finance par exemple l’élargissement du dispositif APESA (Aide psychologique aux entrepreneurs en souffrance aiguë) aux étudiants, avec la mise en place d’un numéro vert accessible 7jours/7. Les étudiants peuvent joindre un psychologue ou être contacté par un psychologue partenaire s’il a été identifié à risque par un tiers (service social du CROUS ou de l’Université, association…). Il peut alors être proposé à l’étudiant jusqu’à 5 séances avec un psychologue, en cabinet à proximité de leur domicile ou par téléconsultation, prises en charge par le Département. Les tiers reçoivent une formation pour identifier les étudiants à orienter vers la plateforme.

Dans l’Indre, le Conseil départemental a fait appel à deux assistantes sociales à la retraite qui assurent bénévolement une cellule de soutien. Des entretiens téléphoniques individuels ont notamment été menés auprès des 550 étudiants du Centre d’Etudes Supérieures de Châteauroux, afin de les sonder et de les aguiller vers un éventuel accompagnement médical.

En Haute-Garonne, la cellule d’écoute de la Maison Départementale des Adolescents a été élargie aux jeunes jusqu’à 25 ans.

Le Conseil départemental de la Charente a mis en place une plateforme d’écoute et d’accompagnement – site dédié jeunes16.lacharente.fr, numéro vert, chatbot en ligne – pour orienter les jeunes vers les services de soutien adaptés à leurs besoins. Un suivi est effectué la semaine suivant le contact, pour s’assurer que le jeune a trouvé la réponse à sa sollicitation auprès de l’interlocuteur qui lui a été présenté.

Par ailleurs, l’ADF a répondu favorablement à l’invitation du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation s’agissant de l’accompagnement psychologique des étudiants. Elle participe aux groupes de travail sur la mise en place du chèque d’accompagnement psychologique étudiant (CAP). En parallèle, elle a alerté le cabinet de Nadia El Hairy, Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports, chargée de la Jeunesse et de l’Engagement, sur la nécessité d’avoir une réflexion globale sur les difficultés psychologiques de tous les jeunes.

Une aide essentielle dans la continuité de la formation

La fragilité du tissu économique et la croissance du chômage consécutives à la crise sanitaire empêchent beaucoup d’étudiants de trouver des stages et formations professionnalisantes, qui sont souvent une condition de validation de leur parcours académique. C’est pourquoi de nombreux Départements mettent en place non seulement des aides facilitant la recherche d’emploi, mais profitent de leur statut d’employeur pour permettre à un maximum de jeunes de bénéficier d’une expérience professionnelle souvent cruciale. Le Département de l’Eure, dans le cadre des mesures d’aides votées le 8 février dernier, a ainsi quadruplé le montant du Fonds d’Aide aux Jeunes, qui atteint aujourd’hui 300 000 euros, alors que le public bénéficiaire de ce fonds a été élargi aux 16-18 ans en contrat d’apprentissage. Le seuil de ressource et le plafond de ces aides ont également été revus à la hausse, et il est désormais possible pour les jeunes professionnels de bénéficier du RSA et d’une indemnité de formation, leur évitant ainsi d’avoir à choisir entre emploi et revenus plus faibles. Beaucoup de Départements ont aussi mobilisé leurs services pour proposer une offre de stages conséquente au sein de la collectivité. Dans l’Allier, 100 offres de stage de 1 à 6 mois ont déjà été publiées dans tous les domaines (ressources humaines, communication, médico-social, ingénierie…), alors que la Haute-Garonne a ouvert 100 nouveaux postes de stagiaires au sein du Conseil départemental. L’Indre a augmenté de 50% le nombre d’emplois saisonniers dans les services départementaux, et a créé de nouvelles places pour les apprentis et alternants dans les secteurs de l’informatique, de l’aide sociale ou encore de la restauration.

Redonner un rôle aux étudiants

Le Conseil départemental de la Charente recrute 152 étudiants (sous forme de vacations rémunérées) afin d’assurer un soutien scolaire auprès des collégiens (dispositif « devoirs faits ») et 15 étudiants tuteurs pour l’aide aux devoirs des enfants confiés à l’aide sociale à l’enfance. Ces recrutements seront cofinancés par le Fonds social européen (https://www.lacharente.fr/no-cache/acces-direct/actualites/details/actualites/etudiants-le-departement-vous-lance-un-appel/)

En Charente-Maritime, un appel à projets « Solidarité étudiants » est lancé.  L’objectif vise, dans les domaines de la culture, du sport, de l’entraide citoyenne, à soutenir les projets qui permettront à des groupes d’étudiants de se rassembler autour d’initiatives collectives, dans le respect des règles sanitaires en vigueur. Les associations étudiantes, mais également des associations citoyennes, pourront être bénéficiaires de subventions du Département dans ce cadre.

Toutes ces initiatives illustrent la réactivité des Départements qui, à travers leur compétence de chef de file des solidarités et leur politique volontariste ambitieuse en faveur de la Jeunesse, ont dès le début de la crise apporté des solutions à la précarité et à la fragilisation psychologique des étudiants. Ces dispositifs exceptionnels viennent enrichir les plans pluriannuels départementaux d’envergure en faveur de la Jeunesse, envisageant tous les aspects de la vie du Jeune – de sa construction de petit enfant à l’acquisition de son indépendance et autonomie.  En cela, les Départements sont soucieux d’assurer un autre point clé pour ces jeunes : l’accès à l’emploi. (cf autre article newsletter)

 

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