Trilogie alpine, épisode 1

Chaque année, tout le monde l’attend avec impatience. La haute montagne est arrivée dans le Tour pour la deuxième semaine de compétition. Enfin, pas encore tout à fait. Tous les ingrédients étaient là. Les cols, les descentes, les sommets et autres réjouissances alpines. Mais le tracé du jour a soigneusement évité les passages les plus compliqués. Après un jour de repos, il fallait reprendre en douceur. Mission accomplie ! Ce que les organisateurs n’avaient pas prévu en revanche, c’est cet arrêt impromptu à 38km de l’arrivée. Une manifestation de militants écologistes. L’équipe des Départements de France, arrivée avec quelques kilomètres d’avance a, elle, pu tracer sa route !

Le peloton du Tour de France a eu son premier vrai jour de repos depuis le lancement de la course. 24 heures de pause dans les alpages autour de Morzine, avec en fond sonore, ce bruit si typique de la montagne et si apaisant : celui des grosses cloches pendues au cou des bovins. Notre équipe a de son côté profité de la douceur du lac Léman. Une aubaine vu le thermomètre qui grimpe en flèche ! Quelques heures de répit bien trop courtes, mais ô combien bénéfiques pour les corps et les esprits. Car cette fois c’est un gros morceau qui arrive. Jusqu’à présent, les coureurs ont effleuré les sommets. Les prochains jours leur offriront 5 cols classés hors catégorie, dont deux arrivées en altitude. L’étape d’aujourd’hui entre Morzine et Megève était la première de la trilogie alpine. Elle a surtout servi de décrassage.

Réalité virtuelle !

Décrassage aussi pour le public du village départ, installé à Morzine au cœur de l’immense domaine skiable des Portes du soleil. Petits et grands ont eu l’opportunité, eux aussi, de parcourir les routes du Tour, sans bouger de notre stand ! Car la Haute-Savoie est venue avec son vélo d’appartement. Casque de réalité virtuelle sur le nez, les visiteurs ne se sont pas fait prier pour pédaler à toute allure et filer tout schuss jusqu’à la ligne d’arrivée et le podium. Amusant à regarder de l’extérieur, intense à vivre de l’intérieur. Ceux qui ne se sentaient pas l’âme sportive avaient quant à eux la possibilité de lézarder tranquillement dans les immenses chaises longues installées sur le stand voisin par la ville de Morzine.

Morzine, désormais habituée du Tour de France. La ville accueillait les coureurs pour la 21ème fois. Mais avant de prendre de la hauteur, le peloton est d’abord redescendu en direction du lac Léman, pour un rapide passage dans la ville thermale de Thonon-les-Bains. La course s’est ensuite dirigée vers le col de Jambaz, puis la côte de Châtillon-sur-Cluses, avant de prendre une tournure inattendue.

Le Tour bloqué

A 38km de l’arrivée, elle s’est retrouvée stoppée net. En cause : des militants écologistes venus manifester contre le réchauffement climatique. Membres de l’organisation « Dernière Rénovation », ils ont l’habitude de cibler les grands évènements sportifs. En mai dernier, ils avaient déjà perturbé une demi-finale du tournoi de Roland Garros. Le Tour n’avait plus vu ça depuis 2018, quand plusieurs dizaines d’agriculteurs avaient tenté de bloquer le passage en utilisant des bottes de paille et des moutons. Ils protestaient alors contre la baisse des aides agricoles.

Après une dizaine de minutes de micmac, les militants ont été évacué et la course a repris jusqu’à son terme : l’altiport de Megève, théâtre d’un final époustouflant. Au milieu des montagnes, le Danois Magnus Cort Nielson, meilleur grimpeur pendant 7 jours, s’est imposé d’un rien devant l’Australien Nicholas Schultz. Le Slovène Tadej Pogacar reste lui en jaune pour 11 petites secondes. Les deux prochains jours s’annoncent décisifs. Le Tour de France se joue généralement dans les Alpes…

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