Les questions de handicap sont au cœur des politiques sociales des Départements. Schémas directeurs, accompagnement dans les MDPH (maison départementale des personnes handicapées), versement de prestations, innovation dans le domaine de la e-santé, les actions conduites sont nombreuses pour répondre aux attentes et aux projets de vie des personnes en situation de handicap et de leurs aidants. Pour autant, au-delà de ces dispositifs, les Départements poursuivent leurs engagements en matière de solidarités et s’attachent aujourd’hui à sensibiliser le grand public aux handicaps.
Les Départements mobilisés sur le handicap
Le handicap a longtemps été tabou dans nos sociétés. Il touche pourtant 4,6 millions de personnes en France reconnues comme souffrant d’une forme de handicap (physique, sensoriel, mental, psychique, polyhandicap), soit 14% de la population (Source INSEE). Force est de constater q’une prise de conscience se fait jour, mais des barrières subsistent dans l’insertion des personnes et le regard qui leur est porté.
Les Départements jouent en la matière un rôle primordial. Chef de file des politiques sociales, ils agissent au quotidien auprès des personnes en situation de handicap et de leurs proches pour leur permettre de vivre et évoluer en milieu ordinaire ou adapté. A travers les MDPH, les Départements sont moteurs dans l’accueil et l’accompagnement des personnes en situation de handicap dans leur parcours de vie, et ce quels que soient leur âge et leur situation : enfants en âge d’être scolarisés, adultes victimes d’accidents et souhaitant retrouver une activité professionnelle, adultes ou enfants ayant besoin d’allocation, de prestation ou d’aide technique… Ces maisons constituent un guichet unique et un maillon essentiel dans l’accès au droit et aux prestations de compensation du handicap, en considération des besoins et des aspirations de la personne.
Une perception qui évolue
Soucieux d’aller plus loin dans les réponses apportées, les Départements se mobilisent. De 23 pionniers en 2016, ils sont cette année 90 à s’inscrire dans la démarche de « réponse accompagnée pour tous » (cf. article publiée sur le sujet le 23/02/17). Cet engagement massif illustre le dynamisme autour des nouveaux modes d’organisation et de travail entre partenaires, en faveur de tous les handicaps, qui participe au changement de regard.
D’autres ont conduit récemment des initiatives avec pour postulat de départ la sensibilisation du public pour aborder le handicap autrement. A travers l’image par exemple, le Bas-Rhin a affiché dans le hall de l’Hôtel du Département l’exposition de photos « Les amours universelles » sur le thème de l’Amour et du Handicap. Les clichés saisis par Jean-Claude Durmeyer ont ainsi proposé des instants d’émotions partagées invitant les visiteurs à porter un regard différent et bienveillant sur le handicap. L’exposition se veut un appel à la tolérance et à la lutte contre les discriminations en raison des différences physiques, mentales ou des orientations sexuelles. Un moyen de lever les peurs et les a priori autour de la différence et d’accepter l’autre en tant que personne « ordinaire » : aux delà des différences, l’amour existe !
En Loire-Atlantique, le Département a organisé dans ses locaux une semaine de sensibilisation au handicap, engageant le public à vivre une expérience immersive et inédite : qu’est-ce que je ressens dans le noir absolu ? Quelles difficultés rencontrent les personnes en fauteuil roulant ou malvoyantes ? Peut-on faire du vélo quand on est handicapé ? Du 20 au 24 mars, les habitants intéressés ont ainsi pu expérimenter différentes situations de handicap, afin de mieux appréhender le quotidien de leurs concitoyens handicapés autour de 4 parcours sensoriels guidé par des médiateurs : un « dark lab » ou l’expérience du noir absolu, un parcours en fauteuil roulant pour comprendre les difficultés à se déplacer, un parcours canne blanche pour apprendre à se laisser guider et l’essai de vélos adaptés pour dépasser les préjugés.
Car tel que le rappelait Claire Tramier, Vice-Présidente du Département de Loire-Atlantique, « se mettre à la place de l’autre et se rendre compte de ce qu’il vit au quotidien permet de regarder les personnes en situation de handicap d’une autre façon. »