La crise de la covid-19 a engendré une forte diminution des déplacements tant collectifs qu’individuels. Inquiets des risques de contamination du virus dans les transports collectifs, les usagers se sont reportés vers d’autres solutions de déplacements. Nombreux sont ceux qui portent plus d’attention à leurs trajets, qu’ils souhaitent plus responsables à l’égard de l’environnement et qui permettent aussi dans les zones denses de diminuer la congestion automobile.
Il en résulte des changements de comportement potentiellement durables., pour donner accès à une mobilité flexible, fiable et sûre. Le covoiturage et l’autopartage répondent à cet enjeu en alliant flexibilité et sécurité – via des protocoles sanitaires stricts – tout en représentant un mode de déplacement plus écologique et durable. Les Départements favorisent ces services de mobilités par la mise en place d’infrastructures adaptées et le développement de plateformes numériques.
La crise sanitaire a montré la rapidité avec laquelle notre environnement naturel peut se remettre de la pollution ambiante. Une récente étude parue sur le site internet « Nature Climate Change » a révélé que la France a connu une baisse considérable de 34% des émissions de CO2 pendant le premier confinement. Les émissions mondiales causées par le trafic routier ont, elles, diminué de 36%. Ces résultats, même s’ils sont conjoncturels, montrent qu’un changement de comportement en matière de mobilité, peut aider à la préservation de l’environnement. Aussi, les projets liés à la circulation peuvent-ils apporter des solutions de mobilité durable sans se limiter à des mesures à court terme.
Les Départements développent ainsi des plans départementaux pour l’aménagement d’aires de covoiturage et la mise en place de sites interactifs, le financement des lignes et plateformes de transports à la demande, l’aménagement des bornes électriques de recharge au bord des routes départementales, la mise en place de campagne de sensibilisation, de tarification incitative pour les usagers de la mobilité douce…
Se déplacer autrement : le covoiturage, une opportunité pour les déplacements du quotidien
On peut dégager de cette pratique 3 grands avantages :
- Sur un trajet quotidien domicile-travail ou lors d’un déplacement de loisir, le partage des frais permet à chacun d’économiser le carburant, le péage éventuel et l’usure du véhicule,
- A plusieurs dans un même véhicule, les covoitureurs contribuent à réduire le nombre de véhicules sur route, réduisant les embouteillages et les problèmes de stationnement,
- Le covoiturage est source de convivialité.
Chiffres clés :
- 50 kilomètres par jour, c’est au minimum 1000 euros de carburant par an,
- Une voiture moyenne dégage 153 grammes de CO2 par kilomètre, soit 7,65 kilogrammes pour 50 kilomètres, soit environ 3 tonnes par an.
L’objectif est de faire de ce mode de déplacement une évidence pour les déplacements du quotidien, en particulier les trajets domicile-travail.
Des stationnements réservés
Un carré de métal blanc et bleu avec 4 personnes à l’intérieur : si vous voyez ce panneau, vous êtes sur une aire de covoiturage ! Les Départements veulent en faire une priorité et une évidence au quotidien. L’Ille-et-Vilaine, par exemple, compte désormais une centaine d’aires de covoiturage, positionnées notamment sur les échangeurs des grands axes routiers. En Haute-Garonne, plus de 1000 places de parkings ont été créées depuis 2017, chiffre qui devrait encore augmenter d’ici la fin 2021, moyennant un budget de 1,6 million d’euros. Dans les Deux-Sèvres, le Département dispose de 2 accompagnements spécifiques pour aider les collectivités : le « CAP 79 » qui déploie une logique d’appel à projet pour le développement de nouvelles infrastructures, auquel s’ajoute le financement dans sa totalité de l’implantation des panneaux de signalisation et l’entretien de chaque aire. Quant aux Alpes-Maritimes, le Département vient d’inaugurer un nouveau parking de covoiturage à Mandelieu-La-Napoule, équipé de bornes de recharge pour les véhicules électriques.
Urgent ! Recherche covoitureur
Pour couvrir ses territoires ruraux ou en périphérie des villes, l’Essonne a choisi le déploiement d’une initiative d’auto-stop, le site « rezo pouce » qui permet de se déplacer en toute confiance, puisque l’on dispose de l’accès au profil du conducteur avec, à la clef, 195 arrêts identifiés et sécurisés. Dans l’Allier, on se positionne comme « facilitateur » de la pratique de covoiturage en identifiant, sur le site internet du Département, l’offre et la demande au temps T. Même démarche en Vendée qui dispose d’un site dédié pour mettre en relation les usagers. Enfin, s’agissant du Finistère, de l’Ille-et-Vilaine et du Morbihan, des solutions de covoiturage solidaire proposent qu’un covoitureur vous transporte sur votre lieu de travail, de stage ou de formation. Les contacts se font en ligne sur la plateforme « Ouest Go » via un formulaire de contact.
L’autopartage, champion de la flexibilité
La mise à disposition de véhicules en libre-service est une autre forme de mobilité, qui mérite d’être mise en lumière. De ce fait, son expansion permet aux utilisateurs de passer simplement d’un mode de transport à l’autre et ainsi optimiser la mobilité multimodale. Dernière innovation en date, qui pourrait bien donner des idées : l’Ardèche vient de lancer un système d’autopartage d’un nouveau genre ; en effet, le soir et les week-ends, les agents de la collectivité peuvent louer leurs véhicules professionnels pour les utiliser sur leur temps personnel – certains y voient l’occasion de se séparer de leur voiture -. Cette initiative devrait à terme, concerner toutes les entreprises ardéchoises disposant d’une flotte suffisante. Exemple à suivre !
En impulsant de nombreuses réalisations, les Départements démontrent leur volonté d’adapter et d’accompagner de nouvelles pratiques respectueuses de l’environnement et multiplient les initiatives pour développer des offres de services étoffées.