Les Départements mobilisent leurs laboratoires d’analyse pour le dépistage du Covid-19

Les Départements ont obtenu que la majorité des laboratoires départementaux d’analyse (LDA) disponibles pour réaliser les tests COVID-19, soient mobilisés sans délai par le représentant de l’Etat (les préfets). Un décret du 5 avril autorise les LDA à analyser les tests PCR (par prélèvement nasal pour rechercher la présence de virus) si les laboratoires de biologie médicale locaux ne sont pas en mesure de répondre à la demande. Ainsi, rapidement, les LDA se sont mis en ordre de marche et organisent des partenariats avec les laboratoires de biologie médicale (privés ou des hôpitaux) qui resteront chargés des prélèvements et de la validation des analyses réalisées par les LDA. Seule exception à ce jour, le LDA des Bouches-du-Rhône qui, pour des raisons historiques, réalise déjà des analyses de biologie médicale. Dans la semaine du 20 avril, six premiers laboratoires départementaux avaient déjà commencé à réaliser des analyses de détection du COVID 19. D’autres LDA viendront compléter cette mobilisation dans les jours qui suivent.

Lancement de campagnes de dépistage dans les Départements via des tests PCR réalisés avec le concours des LDA volontaires

Il existe en France des laboratoires départementaux qui se consacrent habituellement aux analyses dans les domaines vétérinaires, alimentaires et de l’environnement. 61 sont spécialement agréés pour rechercher des virus d’origine animale. Ils sont souvent équipés de locaux confinés pour ne pas permettre aux virus de se déplacer et possèdent des machines capables de réaliser rapidement un très grand nombre d’analyses pour répondre aux besoins des éleveurs.

Une enquête réalisée sur 50 laboratoires a montré qu’ils sont en capacité, s’ils disposent des tests adéquats, de réaliser par jour 20 000 tests dits PCR et 80 000 tests sérologiques. Cette force de frappe est essentielle pour réussir une politique de test à grande échelle au niveau national.

Une vaste opération de dépistage est désormais engagée dans les Ehpad afin de limiter le développement de l’épidémie. Le rôle des laboratoires départementaux est déterminant pour réaliser cette opération. Le Haut-Rhin et la Bas-Rhin, les deux Départements Alsaciens, très fortement touchés par l’épidémie, ont uni les forces de leurs laboratoires départementaux pour renforcer le dépistage du Covid-19. A terme le laboratoire pourrait analyser 500 tests par jour, en priorité dans les Ehpad (résidents et personnels) des deux Départements. L’ensemble des Départements restent mobilisés afin de pouvoir procéder rapidement à des tests sérologiques, dès lors que le Ministère de la Santé le permettra.

Plusieurs Départements ont fait le choix de travailler ensemble pour participer à la campagne de dépistage nationale. Dans le Grand Ouest par exemple, Bruno Belin, Dominique Bussereau, Pascal Coste et Gilbert Favreau, respectivement Présidents de la Vienne, de la Charente-Maritime, de la Corrèze et des Deux-Sèvres, ont acté le 9 avril la décision de faire réaliser dès que possible dans les Ehpad les tests Covid-19 par le laboratoire interdépartemental Qualyse. Au total 10 000 tests pourront être réalisés dans les deux prochaines semaines avec une répartition qui sera proportionnelle au nombre d’Ehpad par Département. Le 14 avril, la Charente-Maritime a ainsi lancé sa campagne de dépistage dans les Ehpad, baptisée symboliquement par le Département, « Opération Pensées ».

Autre exemple de collaboration entre Départements : celle du Gers, du Lot, du Tarn et du Tarn-et-Garonne, qui ont réuni leurs laboratoires publics au sein d’un Groupement d’Intérêt Public. Dans la dernière semaine d’avril, le Laboratoire départemental vétérinaire, des eaux et des sols du Gers sera en mesure de réaliser les premiers tests de dépistage PCR.

Nombreux sont les Départements pleinement mobilisés pour pratiquer ces tests auprès des publics vulnérables et des soignants. Parmi eux : Ain, Calvados, Cantal, Drôme, Gers, Haute-Vienne, Haute-Saône, Haute-Savoie, Hauts-de-Seine, Hérault, Indre-et-Loire, Isère, Loire-Atlantique, Maine-et-Loire Manche, Mayenne, Meurthe-et-Moselle, Puy-de-Dôme, Pyrénées-Atlantiques, Rhône, Saône-et-Loire, Sarthe, Seine-Maritime, Somme, Yvelines

Des drives pour dépister les soignants

Après l’ouverture d’un premier centre de prélèvement le 30 mars à Marseille dédié aux soignants, les Bouches-du-Rhône ont mis en place depuis le lundi 6 avril un deuxième centre pour tester les personnels soignants, mais également les personnels des structures d’hébergement et de soins à domicile (personnels des Ehpad, des Maisons d’enfants à caractère social et des foyers, personnels de soins à domicile), présentant des signes cliniques évocateurs du Covid-19. Ce nouveau centre permet de réaliser une centaine de tests supplémentaires par jour. Les dépistages ont lieu sur le mode du « drive », devant le centre, sans que la personne testée ne sorte de son véhicule. Des biologistes équipés réalisent alors le prélèvement.

Ce système est également actif en Seine-Maritime depuis le 2 avril. Le Département s’est associé à un laboratoire d’analyses médicales, en prêtant les tentes nécessaires à la mise en place du drive, une manière d’apporter son soutien aux personnels mobilisés. Ces tests de dépistages sont réservés aux patients présentant des symptômes du Covid-19, sur prescription médicale et sur rendez-vous (professionnels de santé, personnes à risques, femmes enceintes).

L’implication des Départements et de leurs laboratoires illustre parfaitement la pertinence de l’échelon départemental dans la gestion de crise et leur vocation de solidarité sociale et territoriale.

 

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