Offrir à tous les Français, quel que soit leur lieu d’habitation, l’accès à des soins de santé de qualité est un objectif prioritaire. Dans ce cadre, les Départements œuvrent et lancent des initiatives afin de pouvoir attirer les jeunes médecins sur leur territoire. Le point sur les différentes mesures départementales prises notamment pour lutter contre la désertification médicale.
Un problème démographique médical…
Malgré une augmentation continuelle du nombre de médecins, plus de 285 000 aujourd’hui soit deux fois plus qu’en 1980, la fracture médicale est bien réelle. Ce phénomène est accentué par une grande disparité entre les Départements : si on dénombre 831 médecins pour 100 000 habitants à Paris en 2016, ils ne sont que 178 pour 100 000 habitants dans l’Eure. Malgré de nombreuses initiatives nationales afin de garantir l’accès aux soins de tous les Français sur l’ensemble du territoire national. Certains territoires demeurent démunis : une situation qui risque de s’accentuer avec les futurs nombreux départs en retraite de médecins.
Garants des solidarités sociales et territoriales, les Départements ont pour mission de maintenir la qualité des services offerts aux citoyens (voir article « La proximité au cœur des schémas de services publics »). Dans le domaine médical, cela se traduit par des mesures pour lutter contre la désertification médicale : aides financières attribuées aux médecins, ouverture de maisons de santé pluridisciplinaires, etc. Mais assurer une couverture médicale n’est pas qu’un objectif de santé public, c’est également un enjeu stratégique d’aménagement du territoire, car la présence médicale est un élément essentiel pour l’attractivité du territoire, et constitue un facteur déterminant de maintien des populations.
… pour des actions départementales !
En 2009, le Département du Lot-et-Garonne a été l’un des premiers à agir en lançant une démarche collaborative avec les professionnels de santé. Il proposait notamment une aide au financement pour l’installation de maisons de santé sur son territoire (voir article « lutter contre les déserts médicaux »). Depuis, de nombreuses mesures ont été mises en place dans les zones impactées par la désertification médicale. L’Allier a ouvert la voie en proposant une bourse pour aider à l’installation de futurs médecins. La Charente-Maritime a emboité le pas: après garantie d’une installation d’au moins quatre ans et dans une zone de désertification médicale, les étudiants en médecine de troisième cycle peuvent bénéficier d’une aide totale de 42 000 euros sur la totalité du cycle.
Le Conseil départemental du Gers est allé encore plus loin : aux côtés d’aides forfaitaires de 500 € par interne en stage, des offres d’hébergement à tarifs préférentiels ont également été proposées à ces jeunes internes et aux médecins remplaçants ; ce, grâce à l’implication de plusieurs logeurs sensibilisés à la démarche dont certaines communes ou intercommunalités réservent des logements.
Enfin, la Mayenne a aussi innové. Le Département va expérimenter le concept de « Service médical de proximité ». L’objectif est triple :
- Proposer une structure pour les patients sans médecin traitant ;
- Favoriser les logiques de parcours avec la mise en place d’un système d’information médicale ;
- Inciter à un compagnonnage générationnel afin que les médecins retraités qui le souhaitent puissent aider les internes à parfaire leur découverte de la médecine générale, mais aussi du Département en vue d’une installation.
Face à cet enjeu de taille, les Départements ont décidé d’agir en conséquence afin de proposer partout et pour tous le meilleur accès aux soins. Cela suppose une politique volontariste en faveur d’un égal accès à la santé pour les citoyens. Ces actions sont à l’évidence complémentaires des schémas d’accessibilité des services au public que les Départements doivent élaborer suite à la loi Notre.