Vars, Izoard et Galibier, c’est un peu l’eldorado du vélo dans les Hautes-Alpes… Le Tour de France retrouvait aujourd’hui les routes et les cols mythiques et renouait ainsi avec sa légende. Episode 1 de la saison alpine : une trilogie rêvée de 208 km et 5 050 mètres de dénivelé positif, une étape qui a tiré un peu plus sur les organismes déjà fatigués après bientôt trois semaines d’épreuve.
Le fromage, l’autre atout de la montagne
Notre lauréat du jour, Delphine Soler est à l’initiative, avec quatre éleveurs bovins lait de la vallée, de la création de la Fromagerie du Champsaur, un important terroir agricole de montagne. Blottie sur les contreforts des Ecrins, elle propose des fromages exclusivement au lait cru lablellisés « Hautes-Alpes Naturellement » dont la tomme dite du Champsaur, un monument de la gastronomie régionale de cette vallée !
Et la vallée en regorge ! Goustadou (fromage crémeux, cousin du Saint Marcellin et proche du Saint-Félicien), le Taillon (une tomme douce proche du Saint-Nectaire), etc., pour aprécier la diversité du plateau de fromages haut-alpin, n’hésitez pas à enfourcher votre vélo. Le Département vous amène à bicyclette à travers les trois circuits Vélo & Fromages d’ores-et-déjà labellisés : le Bocage du Champsaur, boucle de 45 km pour démarrer en famille, le Tour de la Montagne de Chabre, via les Gorges de la Méouge, et pour les plus sportifs, le Parcours du Gapençais, titillant les 1 000 m de dénivelé positif. Au fil de ces kilomètres d’effort, vous découvrirez les métiers du fromage, une belle récompense !
Le calme avant la tempête
L’orage était annoncé pour l’arrivée du Tour en Savoie. La pluie aura laissé quelques peu de repis à la course, ne distribuant que quelques gouttes dans la descente vers Valloire. Ce matin, au pied du lac d’Embrun, les températures caniculaires de cette fin de semaine invitaient davantage à piquer une tête ou à s’essayer au paddle qu’à enfourcher son vélo. D’autant que le menu réservé par l’organisateur s’annonçait salé. A elle seule, l’étape du jour enregistrait près de 10% du dénivelé positif de l’ensemble du Tour (54 100 mètres cumulés).
En guise d’apéritif : la côte des Demoiselles Coiffées, avec vue imprenable sur le lac de Serre-Ponçon et descente vers la la vallée de l’Ubaye. S’en suivit un enchainement sélectif : Col de Vars en hors d’oeuvre, l’Izoard en plat de résistance. Avec ses 23 kilomètres d’ascension interminable, culminant à 2 642 m d’altitude, le Galibier fait mal. Les sprinteurs souffrent, les leaders s’observent. Les spectateurs savourent le dessert, venus en nombre avec plus de 1 000 camping-cars positionnés tout le long de l’ultime montée.
Warren Barguil s’était imposé en 2016 lors de la précédente étape « PhénomenAlpes », au sommet de l’Izoard, à deux pas des stèles d’autres héros : Fausto Coppi et Louison Bobet, toisant la vallée depuis la Casse déserte, et Henri Desgrange, cycliste et maître d’œuvre de la Grande Boucle en 1903. Nouvelle ascension, Nairo Quintana, dans son élément, prend la poudre d’escampette et laisse ses compagnons d’échappés sur le bord de la route, pour le plus grand bonheur des colombiens survoltés sur la ligne d’arrivée. Romain Bardet se rebiffe et s’empare de la seconde place et du maillot à pois. Derrière, Egan Bernal, un autre colombien, grapille quelques secondes au Maillot Jaune qui s’accroche courageusement à sa tunique. Paris se rapproche et Julian Alaphilippe conserve toujours 1’30’’ d’avance sur ses poursuivants. Mais ne vendons pas la peau de l’ours…