Troisième et ultime départ de Nice. Alors que certains reprenaient ce lundi le chemin du bureau, la caravane du Tour s’attardait encore quelques heures dans les Alpes-Maritimes. Adieu la Grande Bleue, cap vers le nord-est direction les Alpes-de-Haute-Provence, avec de brèves incursions dans le Var. Le bleu semblait une nouvelle fois vouloir fausser compagnie au peloton, avant de mieux revenir du côté de Sisteron. Retour sur une étape que l’on qualifierait de transition…
Remonter le temps de Napoléon à Vauban… ou peut-être l’inverse !
Après les cols de l’arrière-pays niçois, la course a repris la route sur un tracé moins raide mais toujours tourmenté jusqu’à Sisteron, connue pour sa fameuse citadelle perchée sur un éperon rocheux, au cœur des Alpes de-Haute-Provence. Une succession de montées et de descentes aura permis une dernière fois d’admirer le panorama offert par les villages perchés de Vence, Tourrette ou Le Bar-sur-Loup sur la Méditerranée. Une vision de courte durée, rapidement masquée par l’orage qui est revenu chahuter la course dès l’entrée dans Grasse. Comme un parfum de fin d’été et une bonne partie de l’étape sur une chaussée mouillée mais non glissante.
Quelques kilomètres encore avant d’attaquer la célèbre Route Napoléon, empruntée par l’Empereur à son retour de l’Ile d’Elbe en 1815. Cols et côtes se sont enchaînés, dévoilant avec le retour des éclaircies le cadre naturel du Parc de Haute-Provence et ses passages sous roches si appréciés des suiveurs… Pour Gros Léon aussi la photo s’impose, avec 4,40 m de hauteur, ça passe ! Mais il est déjà temps de sprinter jusqu’à Digne-les-Bains pour prendre quelques points et de longer Bléone et Durance avant d’atteindre vent de face la Citadelle Vauban.
Un emballage final au sprint
La dernière fois que le Tour a fait étape à Sisteron, pour un départ en 2010, Mark Cavendish avait levé les bras sur la ligne d’arrivée de Bourg-lès-Valence. Sans surprise, les Alpes-de-Haute-Provence couronnent à nouveau ce soir un sprinter, l’Australien Caleb Ewan, venant confirmer tous les pronostics journalistiques. En tête pendant 182 km (sur 198…) dont 111 en solitaire, Jérôme Cousin n’aura pu résister au retour du peloton programmé pour un sprint massif. Le baroudeur nantais se consolera avec le Prix du Combatif du jour, récompense toute légitime pour cet habitué des virées au long cours, lui qui a dépassé aujourd’hui la barre des 1 000 km dans une échappée !
Demain les pentes seront de retour avec une arrivée à la station d’Orcières-Merlette, aux portes du Parc National des Écrins, sous le soleil des Hautes-Alpes.