À la demande de la mission d’information sénatoriale sur l’avenir de la santé périnatale et son organisation territoriale, l’institut CSA a réalisé une étude d’opinion sur l’appréciation que les femmes portent sur leur prise en charge avant, pendant et après l’accouchement.
Plusieurs éléments se dégagent :
- La qualité, la sécurité et la proximité des soins arrivent en tête des éléments déterminants pour le choix du lieu d’accouchement ;
- Un déficit d’informations est relevé concernant les types de maternités et les caractéristiques qui y sont associées : moins de 40 % des femmes connaissent effectivement les catégories de maternités et plus d’une femme sur deux ne sait pas qu’une maternité de type 1 ne dispose pas de service de néonatalogie ni de service de réanimation ou de soins intensifs néonatals ;
- La prise en charge des mères et des nouveau-nés semble présenter un niveau de satisfaction élevé, malgré des lacunes dans le suivi post-natal : une femme sur cinq estime n’avoir pas été suffisamment informée sur la période après l’accouchement et indique n’avoir bénéficié d’aucun suivi post-natal ;
- Une mère sur deux estime avoir connu une dégradation de sa santé mentale après son accouchement, bien souvent sans prise en charge professionnelle.
Cette étude d’opinion a également permis de recueillir l’appréciation des femmes sur les débats en cours sur la réorganisation des maternités et les projets de regroupements.
Pour Véronique Guillotin, rapporteure de la mission, « alors que la question de la réorganisation des maternités suscite des débats animés depuis le rapport de l’Académie de médecine, publié en mars 2023, il était important pour nous de compléter les analyses épidémiologiques et nos auditions en interrogeant les premières intéressées. Si l’étude révèle que la proximité est un critère important, nous constatons qu’une majorité des femmes sont prêtes à des temps de trajet plus longs pour accoucher dans des maternités plus sécurisées ; c’est un enseignement important. »
Selon Annick Jacquemet, présidente de la mission, « nous devons davantage accompagner les jeunes parents – les mères mais aussi les pères – au-delà du seul suivi médical. Nous constatons de fortes demandes chez ces parents, qui sont sans doute plus isolés que par le passé et qui souhaitent un accompagnement personnalisé et de proximité avant et après l’accouchement« .
Après quatre mois de travaux, la mission d’information achèvera son cycle d’auditions en entendant, le 19 juin prochain, Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités. Elle devrait rendre public son rapport le 9 juillet prochain.
DF a été auditionnée par cette mission d’information. Marie Paule Chesneau, Vice-Présidente du Maine-et-Loire, représentante DF a souligné l’importance des politiques de prévention devenues stratégiques dans tous les territoires, à l’heure où les budgets des Départements sont contraints. Elle a également plaidé sur le besoin de renforcer la PMI et de fidéliser son personnel qui doit être entendu. Le rôle d’une sage-femme PMI présente en effet l’intérêt de ne voir aucune rupture dans le parcours d’une maman et de son bébé lors du retour au domicile.