Dans son cycle de travaux engagés par le Sénat sur « l’intelligence artificielle (IA) et l’avenir du service public », la délégation à la prospective vient de publier le 30 octobre 2024, un rapport sur l’intelligence artificielle et l’éducation.
L’intelligence artificielle peut largement faciliter la tâche des professeurs pour améliorer le niveau des élèves. Encore faut-il qu’elle soit accessible, bien encadrée et qu’une ligne directrice claire soit fixée. Tels sont les constats des sénateurs Christian Bruyen, sénateur de la Marne et Bernard Fialaire, sénateur RDSE du Rhône.
Si les utilisations de l’IA dans l’éducation sont nombreuses, leurs recours restent très inégaux selon les membres de la délégation. « Les outils sont largement utilisés par les jeunes mais très peu chez les enseignants, dont l’acculturation se fait en ordre dispersé », poursuivent-ils.
Si l’IA permet en effet de personnaliser le cours en fonction de l’élève, aider les élèves qui utilisent ChatGPT pour leurs devoirs, aider ceux qui sont en situation de handicap, les sénateurs dégagent trois axes principaux afin de surmonter les inquiétudes que suscite l’IA.
Face à ce bouleversement, « un climat de confiance manque à l’appel », indiquent les deux sénateurs. « La déstabilisation et les incertitudes engendrées par le développement rapide des systèmes d’IA générative, couplées au retard pris dans la définition d’une doctrine d’usage partagée, sont de nature à renforcer les inquiétudes exprimées par certains acteurs de la communauté éducative », expliquent Christian Bruyen et Bernard Fialaire. Les craintes s’expriment notamment chez les enseignants au sujet de l’avenir de leur métier.
Les deux sénateurs ont donc présenté trois axes pour mieux intégrer l’IA à l’école
Pour aller vers une utilisation optimale de l’IA dans l’éducation, il convient de
– Mieux accompagner les acteurs de l’enseignement.
Les sénateurs proposent de définir des orientations stratégiques et un cadre d’usage pour que les enseignants disposent de lignes directrices claires. Mais aussi permettre à chaque enseignant d’accéder facilement aux outils d’IA éducatifs qu’il souhaite parmi un ensemble de références.
- Former et favoriser l’émergence d’une culture citoyenne de l’IA.
Les élus préconisent d’inclure l’IA dans la formation initiale et continue des enseignants et des professionnels de l’éducation. Aussi de faire de l’intelligence artificielle le sixième domaine du certificat de compétence numérique PIX.
- Évaluer et poursuivre la recherche.
Christian Bruyen et Bernard Fialaire demandent de garantir une évaluation indépendante des technologies d’IA mises à la disposition des enseignants et des élèves dans le cadre scolaire. Mais également la création d’un observatoire de l’IA à l’école pour réaliser des études et mieux en comprendre les usages.
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