Journée mondiale des zones humides : SOS H2O

Chaque année, la journée mondiale des zones humides commémore le 2 février la date anniversaire de la signature de la convention de Ramsar. Ce premier traité intergouvernemental « pour la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources » a été signé en 1971 dans la ville iranienne du même nom. Son objectif, toujours d’actualité, est d’engager une concertation internationale indispensable pour enrayer la disparition des zones humides nécessaires aux espèces aviaires migratrices. Cependant, depuis son lancement, son champ dapplication a été notablement élargi, dune part à lensemble des zones humides qui toutes portent de nombreux enjeux, dautre part à lensemble des espèces dépendant de ces dernières. A loccasion des 50 ans de cette Journée, plusieurs Départements, parmi lesquels la Somme, la Charente-Maritime, lIsère et lHérault, se sont illustrés pour perpétuer et renforcer ce demi-siècle dactions en matière de préservation de leau et de son biotope.

Qu’entend-on par zones humides ?

D’après la convention de Ramsar, « les zones humides sont des étendues de marais, de fagnes, de tourbières ou d’eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, où l’eau est stagnante ou courante, douce, saumâtre ou salée, y compris des étendues d’eau marine dont la profondeur à marée basse n’excède pas six mètres. »

Déjà réduits de moitié au cours du dernier siècle par l’urbanisation, l’intensification de l’agriculture ou les pollutions, tous ces milieux humides n’ont pas la même fonction. Certains agissent comme des éponges naturelles qui reçoivent de l’eau, la stockent et la restituent. D’autres sont des filtres naturels, qui reçoivent des matières minérales et organiques, les emmagasinent, les transforment et/ou les retournent à l’environnement. Sans compter le fait que les conditions hydrauliques et chimiques qu’ils engendrent permettent un développement extraordinaire de la vie dans ces milieux. Fonctions qui en font un enjeu majeur pour la préservation de la biodiversité. 

L’Hérault se mouille

Le Département héraultais a été l’un des premiers à réévaluer sa politique environnementale : « Les zones humides ont beaucoup souffert d’une mauvaise réputation, elles ont été asséchées… C’était une erreur » déplore Christophe Morgo, vice-président du Département. « Aujourd’hui, l’Hérault protège 8 600 hectares d’espaces naturels sensibles (ENS) dont près de 400 hectares de zones humides, situés sur le littoral ou dans les terres ». Aussi le Département est-il particulièrement actif en matière de pédagogie environnementale au travers d’expositions itinérantes et de sites « idéalement » aménagés pour faire prendre conscience de l’importance de ce patrimoine naturel.

La Somme s’engage

Sous l’impulsion du Conseil départemental et grâce à la mobilisation des partenaires concernés, la Somme se dote d’un deuxième site Ramsar « marais et tourbières des vallées de la Somme et de l’Avre ». Pour rappel, cette labellisation souligne l’importance de la préservation des zones humides pour la biodiversité, la qualité et la régulation de l’eau, ainsi que la lutte contre les inondations. 70 % de la population du Département vit à proximité de ce site qui joue un rôle central pour l’agriculture locale et l’économie des loisirs, notamment via les équipements aménagés par les services départementaux : la Véloroute Vallée de Somme, les 50 belvédères, les Maisons éclusières.

L’Isère protège les amphibiens

Amorcé il y a plus de vingt ans, le travail pour la protection des zones humides en Isère se poursuit avec la création de nouveaux secteurs protégés, avec une attention toute particulière pour les milieux tourbeux.  En effet, chaque année à la fin de l’hiver, les crapauds, grenouilles, salamandres et tritons rejoignent les tourbières afin de s’y reproduire, ce qui garantit l’équilibre écologique intrinsèque. Mais le plus souvent, ces animaux sont tués avant d’atteindre leur but : c’est pourquoi des campagnes de sauvetage sont désormais organisées sur les routes départementales, en partenariat avec la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO). En 2021, cinq sites isérois seront placés sous haute surveillance, l’occasion également de préserver la petite faune qui vit près des marécages.

La Charente-Maritime en alerte

Le réseau des Echappées Nature rassemble 50 000 hectares d’espaces naturels fragiles et exceptionnels par leur flore et leur faune, leurs paysages, mais aussi leur histoire et celles des hommes et des femmes qui les ont mis en valeur. Plusieurs animations sont prévues dans le courant de l’année grâce à ce réseau : de la plantation d’une haie pour créer un pâturage ovin aux sorties découvertes « A quoi servent les zones humides ? », en passant par le ramassage de déchets plastiques dans les marais de l’estuaire de la Gironde, le Département, récemment durement touché par des inondations, est plus que jamais attentif à la préservation de ses Espaces naturels sensibles.

Pour faire découvrir au plus grand nombre ces sites « Échappées Nature », le Département a ouvert des Maisons de Sites. Chacune dispose ainsi d’un vrai lieu d’accueil sur place et d’une équipe d’animateurs proposant des activités liées à la nature…  Ces 14 Maisons de Sites font vivre la nature et le patrimoine aux 4 coins de la Charente-Maritime. Retrouvez toutes les informations sur le site Echappées Nature.

Pour rappel, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le gouvernement français ont convenu d’organiser le Congrès mondial de la nature de l’UICN 2020 du 3 au 11 septembre 2021 à Marseille. L’événement, initialement prévu en juin 2020, a été reporté en raison de la pandémie de COVID-19. Le Congrès de l’UICN sera un moment fort d’échanges pour le développement d’un nouveau cadre mondial pour la biodiversité. Un rendez-vous incontournable avec des experts internationaux autour de ce sujet aussi sensible que porteur d’innovations.

 

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