La Manche et l’Angleterre unis contre la pollution plastique

Les jeudi 30 septembre et vendredi 1er octobre 2021, le Département de la Manche accueillait ses partenaires français et anglais dans le cadre du projet INTERREG « Preventing Plastic Pollution ». Ainsi, cette rencontre a permis de faire un point d’étape afin de poursuivre, conjointement, la protection de l’environnement marin et d’améliorer la qualité des eaux.  Entre « actions curatives » et « accompagnement au changement de comportement », la Manche, engagée dans la lutte contre la pollution plastique depuis 2019, a réaffirmé sa volonté de préserver l’environnement sur son territoire, jusqu’aux confins des côtes britanniques. Fairplay.

En partenariat avec 18 organisations de France et d’Angleterre, le projet Preventing Plastic Pollution (PPP) cherche à comprendre et à réduire les impacts de la pollution plastique dans l’environnement marin. Examiner, identifier et cibler les sources d’accumulations de plastique, ancrer le changement de comportement dans les communautés locales et les entreprises, mettre en œuvre des solutions et des alternatives efficaces : voici le projet, financé par l’Union Européenne et les Fonds Européen de Développement Régional (FEDER), pour lequel le Département de la Manche a choisi de s’impliquer pleinement. Le projet a été lancé sur 7 sites pilotes : la baie des Veys dans la Manche, la rade de Brest, la baie de Douarnenez, le port de Poole et les estuaires de Medway, Tamar et Great Ouse en Grande Bretagne.

Une lutte contre les déchets

Engagé en faveur du développement durable et de la transition écologique depuis 2007, le Département de la Manche s’attache désormais à réduire la pollution plastique au niveau du bassin versant de la baie des Veys.  Avec ce projet, il affirme sa volonté de promouvoir les actions en faveur l’écologie auprès de différents publics (scolaires, élus, agriculteurs, associations, jeunes adultes et grand public), ainsi que de favoriser le bon état de ses écosystèmes. Il s’agit également d’accompagner techniquement et financièrement les acteurs qui font de la nature leur lieu d’activité, sous réserve que les projets soient pertinents par rapport aux politiques et objectifs du Département en matière de développement durable, à savoir politique des espaces naturels sensibles, subventions aux structures de développement durable, plan bocage, protection des espèces et gestion des abords routiers.

Actions « renforcées »

Avec sa thématique « Actions curatives », la Manche souhaite ainsi favoriser la coordination des actions de collecte de déchets sur son littoral. Des « bacs à rives » ont été installés sur l’ensemble du Département faisant office de réceptacles des déchets ramassés par les marcheurs, sensibles au respect de la nature, en randonnant sur les sentiers aménagés le long des rives. En 11 mois, ce sont 240 kg de déchets qui ont été récupérés…

De plus, la Manche compte encourager toutes les initiatives de « nettoyage » de la nature à l’instar de celle engagée par la Fédération des chasseurs, qui devrait trouver une dimension départementale l’an prochain. « On va renforcer aussi notre action sur les routes » a annoncé Valérie Nouvel, la présidente du Département. « Des messages de prévention invitent déjà à ne plus rien jeter par la portière, car ces déchets finissent dans les fossés puis se retrouvent dans les cours d’eau et, au final, dans la mer ». Une procédure d’assermentation des agents des centres routiers est déjà en cours pour sanctionner les pollueurs le long des routes.

Côté anglo-saxon

« Le projet consiste à identifier les sources de pollution et à donner une méthodologie pour réduire les déchets plastiques », explique Iwan Jones, chercheur à l’Université Queen Mary de Londres, engagée dans cette lutte. Les informations recueillies grâce aux recherches menées dans ces zones devraient permettre aux partenariats « transmanches » de s’attaquer à une partie des 4 millions de tonnes de déchets plastiques qui entrent chaque année dans la mer, par les fleuves et les rivières. Un guide des bonnes pratiques est prévu, la préservation des écosystèmes passant par des changements profonds de comportement.

A terme, les résultats escomptés du projet PPP pourraient apporter une amélioration de la qualité des eaux grâce à :

  • Une amélioration de 10 % du bon état écologique dans les eaux de transition ;
  • Une réduction des dommages causés par la pollution plastique dans les rivières et les zones côtières, estimée entre 38 et 126 millions d’euros, notamment grâce au nettoyage de 150 km de rivières et côtes, pour un équivalent de 200 tonnes de plastique enlevées ;
  • Une charte zéro plastique au sein d’environ 650 entreprises et 50 chaînes d’approvisionnement dont les process seront modifiés ;
  • L’élargissement de cette approche à une dizaine d’autres bassins versants dans un délai de 2 années après le projet, puis de 100 bassins versants escomptés après 5 ans.

So, let’s go !

 

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