Le Danemark, une évidence

Ce départ en terre viking s’est fait désirer. Repoussé d’un an en raison de la crise sanitaire, il a enfin eu lieu, dans des conditions… dantesques ! Non pas en raison du Covid-19, presque oublié de tous, mais à cause de la météo capricieuse. Une vraie spécialité locale ! L’atmosphère était trop lourde et la pluie a fini par éclater au pire moment : lorsque les coureurs se sont élancés, sans pour autant gâcher la fête dans ce pays où le vélo est roi. Dépaysement assuré et grosse surprise à l’arrivée !

Copenhague, capitale européenne du vélo

Que se passe-t-il lorsque “la ville la plus cyclable au monde rencontre la plus grande course cycliste du monde” ? Le directeur du Tour de France, Christian Prudhomme a maintes fois posé la question. Ce grand départ à Copenhague est une grande première. Jamais la Grande Boucle n’était partie d’aussi loin, à plus de 1.200 km de Paris.
Un choix plein de sens selon les organisateurs car s’il existe bien un pays au monde qui met le vélo à l’honneur, c’est le Danemark. 9 habitants sur 10 disposent d’une bicyclette. Ils l’utilisent pour aller à l’école, au travail et pour effectuer presque tous leurs déplacements du quotidien. Les rues en regorgent. A gauche, à droite, en face, en diagonale, les vélos surgissent de partout. Gare à ne pas se faire percuter car ce sont bien eux qui ont la priorité ! Le pays ne compte pas moins de 12 000 km de pistes et voies cyclables. Chaque jour, rien qu’à Copenhague, les cyclistes parcourent l’équivalent de 400 éditions du Tour de France. Alors la rencontre, tant attendue, entre ces deux-là ne pouvait que finir en idylle.

Et tant pis pour la météo capricieuse, venue jouer les trouble-fête au plus mauvais moment. La capitale danoise était étourdie par la ferveur de l’évènement.
Le long du parcours, les maillots jaunes, verts et à pois contrastaient avec le ciel, tristement gris. Chaque passage de notre cortège jaune fluo fut égayé par des « bonjour », des « olala » et des « oui oui ». De quoi rappeler un peu la maison à des milliers de kilomètres de chez soi.


Aux côtés de notre équipe, un département a fait le déplacement jusqu’à Copenhague. Et pas des moindres ! Celui des Hautes-Alpes, traversé lors des 11èmes et 12èmes étapes, a inauguré le stand des Départements de France sur le village départ, installé au cœur de la capitale danoise. L’occasion pour eux, de promouvoir le cyclotourisme et d’attirer, pourquoi pas, des touristes étrangers dans leur département tout en relief.

Au Danemark, la surprise belge

Mais la plupart des badauds avaient surtout les yeux rivés sur la course. Et on les comprend ! Ce contre-la-montre inaugural de 13 kilomètres à peine, le premier depuis 2015, s’est révélé plus alléchant que prévu.

A cause en grande partie de la crispation générale. Difficile de se lâcher sur des routes glissantes et détrempées. Même pas sûr que les coureurs aient aperçu sur leur chemin «Den Lille Havfrue» – la petite sirène – emblème de la ville, qui les guettait en contre-bas de la route. Ils étaient surement trop concentrés, trop occupés à éviter de tomber dans les 25 virages les séparant de la ligne d’arrivée devant les jardins de Tivoli. Dans ces conditions, personne n’avait vu venir le belge Yves Lampaert. Sorti de nulle part, il a coiffé au poteau tous les favoris, et chipé le maillot jaune à son compatriote Wout van Aert, qui venait tout juste de réaliser le meilleur chrono. Le double tenant du titre, le slovène Tadej Pogacar s’en sort bien lui aussi. Quant à la pluie, elle s’est arrêtée net, une fois l’étape terminée. Demain, le soleil revient au Danemark, mais un autre défi attend les coureurs : le vent.

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