Dans le cadre de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, l’État a souhaité renforcer l’accompagnement des personnes éloignées de l’emploi en s’appuyant sur des territoires déjà fortement engagés dans ces actions. Sélectionnée parmi 45 projets, et aux côtés de plus de 10 Départements, la Loire-Atlantique, présidée par Philippe Grosvalet, va ainsi pouvoir réaliser dès le mois de mars, des expérimentations pour offrir dans tout le territoire, un accès égal à une orientation et un accompagnement personnalisés vers et dans l’emploi. Une réunion de lancement aura lieu le 5 mars prochain au Ministère du Travail.
14 projets* pilotes vont être lancés à compter du mois de mars dans le cadre de la mise en place du futur projet de loi sur le service public de l’insertion (SPI) et le revenu universel d’activité (RUA) attendu pour 2020. Ils ont été retenus parmi 45 candidatures déposées dans le cadre d’un appel à projets lancé le 23 octobre dernier, parallèlement à la concertation menée par le Ministère du Travail et le Ministère de la Santé et des Solidarités.
Un territoire déjà actif dans le domaine de l’insertion
Le service public de l’insertion est un nouveau cadre de gouvernance dont l’objectif est la coordination des politiques d’insertion, afin de contribuer à l’accès à l’emploi durable des publics éloignés de l’emploi. Pour les allocataires du RSA, il vise à garantir, à l’échelle nationale, l’égal accès à une orientation rapide des chercheurs d’emploi en situation de vulnérabilité et à un accompagnement personnalisé vers l’emploi.
« La lutte contre la pauvreté et l’exclusion est l’une de nos premières responsabilités », rappelle Philippe Grosvalet. « Ensemble, nous devons faire de la Loire-Atlantique un Département toujours plus solidaire, où chaque personne exclue pourra retrouver dignité et confiance en soi grâce à un emploi, une formation ou une activité. »
En adoptant sa stratégie départementale d’insertion en juin 2018, le Département s’est engagé à assurer la qualité de l’accueil, de l’orientation, de l’accompagnement social et professionnel des personnes dans leur parcours d’insertion, et vise à favoriser le retour à l’emploi en mobilisant les entreprises.
Très active dans le domaine de l’insertion, la Loire-Atlantique a pris de nombreuses initiatives partenariales ces derniers mois :
- Signature de la Charte de coopération pour l’emploi et le développement social aux côtés de 38 partenaires pour engager toutes les forces vives du territoire dans ces deux secteurs ;
- Contractualisation avec l’Etat dans le cadre de la stratégie de lutte contre la pauvreté pour renforcer des actions concrètes déjà menées (mise en place de l’accueil social universel, accompagnement renforcé des personnes vers l’emploi).
Un projet au service des personnes en insertion et des entreprises
Le projet présenté par la Loire-Atlantique retenu pour expérimenter le service public de l’insertion est l’occasion de concrétiser les principes posés dans la Charte de coopération pour l’emploi et le développement social, au bénéfice des publics en insertion, comme des entreprises. Il s’agit de :
- Faciliter l’accès aux droits de tous, notamment en réduisant le non-recours au RSA, avec le déploiement de l’accueil social universel ;
- Améliorer la coordination et la meilleure circulation des informations entre acteurs pour fluidifier et simplifier le parcours des personnes, en matière d’accompagnement social ou professionnel ;
- Garantir un double accompagnement social et professionnel, individuel et collectif, des personnes et des entreprises, avec notamment la prise en compte des problématiques rencontrées par les publics en insertion en proposant des offres de mobilité, de garde d’enfants, de prise en compte de la santé ou de l’éloignement au numérique ;
- Favoriser le plus tôt possible une mise en activité des personnes (formation, stages, emploi, etc.) ;
- Mobiliser les employeurs et les acteurs économiques pour offrir de nouvelles perspectives d’emploi aux publics éloignés du marché du travail ;
- Soutenir les personnes dans leur pouvoir d’agir.
La Loire-Atlantique, comme les autres Départements expérimentateurs, souhaite aller plus loin dans un rôle de chef de file sur le sujet de l’insertion, grâce à ces expérimentations.
Redonner de la valeur au travail et favoriser l’autonomie des bénéficiaires du RSA sont les objectifs majeurs du service public de l’insertion, tel que Frédéric Bierry, Président du Bas-Rhin (Département préfigurateur du SPI) et Président de la Commission « Solidarité et affaires sociales » le préconisait dans son rapport remis au gouvernement en février 2019.
Pour l’ADF, le service public de l’insertion n’est concevable qu’à la condition stricte qu’il s’ancre sur les réalités locales. Il s’agit de partir des bassins de vie, des bassins d’emploi, d’analyser précisément les besoins des employeurs, et de tenir compte des potentiels des personnes en recherche d’insertion. C’est à l’échelle départementale, dans un lien étroit entre le monde économique, le secteur social et les acteurs, que l’offre d’insertion peut efficacement se construire. Pas de travail sans entreprise. Pas de retour à l’activité durable sans un accompagnement vers et dans l’emploi. Seules les collectivités locales, au premier rang desquels les Départements, peuvent relever le défi de l’activité et de l’emploi des publics en situation de vulnérabilité.
*Loire-Atlantique, Meurthe-et-Moselle, Nord, Bas-Rhin, Haute-Savoie, Seine-Maritime, Somme, Yonne, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, les collectivités de Martinique et de la Réunion, la région Bretagne (avec les départements d’Ille-et-Vilaine, du Morbihan, du Finistère, des Côtes-d’Armor et les métropoles de Brest et Rennes), la métropole de Lyon.