Les démineurs de la Sécurité civile : le Sénat présente 6 recommandations pour désamorcer les risques pesant sur la pérennité de ce service

Le 9 juillet dernier, le sénateur Jean-Pierre VOGEL (LR-Sarthe) a présenté en commission des Finances son rapport d’information sur les démineurs de la sécurité civile. Il appelle à une modernisation de ce service afin d’éviter tout risque de perte d’efficacité opérationnelle.

Le groupement d’intervention du déminage est rattaché à la sous-direction des moyens nationaux de la direction générale de la Sécurité civile et de la gestion des crises du ministère de l’Intérieur.

Quatre missions principales sont assignées aux démineurs de la Sécurité civile :

  • Intervention sur munitions et explosifs : reconnaissance, enlèvement et destruction des munitions issues des conflits mondiaux. Chaque année, plus de 450 tonnes d’engins explosifs sont collectées et détruites par les démineurs.
  • Intervention sur objets suspects : dans le cadre de la lutte contre la criminalité et le terrorisme, les démineurs de la Sécurité civile interviennent pour des opérations de détection, de neutralisation ou de destruction des artifices et des engins suspects (engins explosifs, nucléaires, radiologiques, bactériologiques et chimiques improvisés).
  • Sécurisation des voyages officiels et grands événements: protection des hautes personnalités et sécurisation de tout type d’événement de grande ampleur.
  • Assistance des groupes d’intervention : les démineurs peuvent être engagés en soutien du RAID, du GIGN et de la BRI dans le cadre des opérations de lutte contre le terrorisme.

Le groupement d’intervention des démineurs comporte aussi des démineurs-plongeurs.

Le Sénat pointe 2 constats :

  1. Les démineurs de la Sécurité civile ; un service d’excellence de plus en plus sollicité depuis 10 ans (notamment depuis la menace terroriste)
  2. Cependant ce service doit impérativement se moderniser pour désamorcer les risques de perte d’efficacité opérationnelle
  • Son maillage territorial est désormais inadapté à la réalité de la sollicitation des démineurs, faisant peser un risque de dégradation de la performance du service
  • La pérennité de ce service devra passer par une modernisation de la politique de gestion des ressources humaines

En conséquence, 6 recommandations sont présentées :

Recommandation n° 1 : améliorer à la fois la programmation budgétaire des crédits de fonctionnement et d’investissement du groupement d’intervention du déminage (GID), et le pilotage de l’exécution de ces crédits

Recommandation n° 2 : afin d’assurer une couverture opérationnelle optimale du territoire, redéfinir l’implantation des centres de déminage par rapport à l’évolution des missions des démineurs. Procéder dans ce cadre à un redéploiement d’effectifs en fonction des besoins réels en personnel des différents centres de déminage

Recommandation n° 3 : afin de garantir le maintien des compétences des démineurs, notamment dans les centres de déminage où la sollicitation opérationnelle est moins importante, confier à la direction centrale du GID l’élaboration d’un plan annuel de formation

Recommandation n° 4 : doter le GID d’une véritable politique de gestion prévisionnelle des emplois, des effectifs et des compétences (GPEEC), afin d’anticiper la dynamique de départs à la retraite des démineurs

Recommandation n° 5 : afin de permettre aux démineurs de se recentrer sur leurs missions opérationnelles, rééquilibrer le ratio entre personnels de soutien et personnels opérationnels au sein du GID

Recommandation n° 6 : afin de renforcer le suivi des opérations des services de déminage, finaliser le développement du projet informatique « système opérationnel et fichiers d’informations sur les explosifs », dit projet SOFIE.

 

Consultez la synthèse du rapport :

https://www.senat.fr/fileadmin/Commissions/Finances/2023-2024/Essentiels/Essentiel_demineurs_post-commission.pdf

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