Les Pyrénées, deuxième service !

« Plus c’est long, plus c’est bon », dit le vieil adage. L’étape du jour lui a donné tort. Ce fut l’une des plus courtes de cette 109ème édition, en dehors des contre-la-montre et du final prévu à Paris. 129,7 km à parcourir seulement, mais ô combien palpitants. Une succession de montées et de descentes. Le tout dans un décor spécialement conçu pour les amoureux de la montagne et de la nature. Des zones pastorales, des routes étroites et sinueuses, des massifs verdoyants. La deuxième journée dans le massif des Pyrénées nous a offert un grand bol d’air frais !

Vous reprendrez bien un peu de Pyrénées ? Chaque année, la chaîne montagneuse du Sud-Ouest de la France revient au programme de la Grande Boucle. Cette fois, sous forme d’un copié-collé des Alpes. Entrée. Plat. Dessert. Les coureurs étaient prévenus. La journée devait être courte entre Saint-Gaudens en Haute-Garonne et Peyragudes dans les Hautes-Pyrénées, mais intense, et sans le moindre répit. 4 difficultés se sont succédées dont un col de 2ème catégorie et trois de 1ère. Seuls les 50 premiers kilomètres ont été épargnés par les reliefs. Impossible ensuite d’échapper à ce grand classique : le col d’Aspin. C’est la 75ème fois que le Tour y passe. Le peloton s’est ensuite dirigé vers une découverte plus récente : la Hourquette d’Ancizan, juste avant le col de Val Louron-Azet. Un tracé propice aux attaques sur une route rugueuse à la pente irrégulière, rendue mystique en raison des nombreux nuages venus s’accrocher aux cimes.

Dans ce décor verdoyant et sauvage, toujours autant de camping-cars. Après trois semaines de course, on commence à reconnaître des visages familiers au bord des routes. Souvent les mêmes depuis la première étape dans l’Hexagone. Les mêmes depuis des années à vrai dire. Parfois des familles entières, dont les vacances scolaires des bambins riment avec Tour de France. Ou comment faire naître une passion dès le plus jeune âge. Les équipiers des Départements de France n’hésitent pas à s’arrêter quelques minutes, à prendre des nouvelles, ou à distribuer des goodies pour faire plaisir aux enfants, qui ont bien changé en un an. Car le Tour, c’est certes la folie de la course, combinée à un travail harassant, mais c’est aussi une aventure humaine, pleine de rencontres et d’échanges entre passionnés de cyclisme. Seule différence notable cette-fois : ça sentait bon la sangria dans les virages. Depuis le début, on n’avait jamais autant entendu parler espagnol, ni vu autant de drapeaux basques. Normal, la frontière est toute proche. L’année prochaine, le Tour la traverse même. Le Grand Départ est déjà connu. Il aura lieu à Bilbao.

Demain ne meurt pas Pogacar

En attendant, même les meilleurs grimpeurs ont été mis à rude épreuve lors de l’ascension finale jusqu’à l’altiport de Peyragudes, longue de 8 kilomètres avec une portion de 16%. Romain Bardet y avait brillé lors de la précédente arrivée en 2017. L’endroit a spécialement été construit pour le tournage du film de James Bond « Demain ne meurt jamais », en 1997. 25 ans plus tard, Tadej Pogacar y renaît de ses cendres. Le maillot blanc a devancé le maillot jaune. D’un souffle. Le Slovène reprend 4 secondes au Danois. Insuffisant néanmoins pour le dépasser au classement général. Pour le Gros Léon, ce fut moins trépidant. Pas de route à asperger d’eau aujourd’hui. Les températures sont enfin redescendues. Parfait avant d’attaquer la dernière journée dans les Pyrénées.

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