Matthews s’envole à l’aérodrome de Mende

Après une étape soporifique, le Tour a retrouvé des couleurs ! Du vert d’abord à Saint-Etienne, avant de virer au rouge sous l’effet de la chaleur assommante. Même punition que la veille pour les coureurs. 192,5 km à parcourir contre 192,9 hier. Kif-kif donc, mais cette-fois le tracé serpentait beaucoup plus. Des montées, des descentes, et pas le moindre répit pour le peloton. Sans oublier cet incroyable bras de fer qui a fait décoller tout l’aérodrome de Mende !

On a retrouvé nos coureurs là où on les avait laissés. A Saint-Etienne. Ville d’arrivée hier. Ville de départ aujourd’hui. Les Stéphanois ont été gâtés. Ils ont même eu le droit à un Fan Park, le premier depuis le coup d’envoi de la Grande Boucle le 1er juillet dernier à Copenhague au Danemark.

« Mais dans les vestiaires avant de rentrer…

Pour commencer à nous échauffer…

Tous en chœur nous avons chanté…

On est les rois du ballon… »

…Ou plutôt… du vélo !

Car si le village départ a pris ses quartiers à côté du Stade Geoffroy Guichard, le mythique chaudron des Stéphanois, personne n’a en réalité joué au football ! Ni chanté. Depuis la relégation du club en deuxième division et les débordements qui ont suivis, les supporters des Verts se font discrets. Et puis les coureurs avaient déjà bien trop à faire avec l’étape du jour. On ne dirait pas comme ça, mais rallier Saint-Etienne à Mende n’a pas été une mince affaire. Il y avait tout de même 3 400m de dénivelé positif à se coltiner à travers la Loire, la Haute-Loire et enfin la Lozère jusqu’à l’aérodrome de Mende. L’un des lieux de tournage du film culte « La Grande Vadrouille », sorti en 1966. La dernière séquence du film, celle du décollage du planeur a notamment été tournée ici.

Une étape pour costauds

Mais avant de s’envoler vers la ligne d’arrivée, le peloton a transpiré pendant plus de 192 kilomètres. Et la grimpette a commencé dès la sortie de Saint-Etienne avec la longue côte de Saint-Just-Malmont. Montées et descentes se sont succédées en direction du Sud de la France, sans répit. De quoi filer le mal des transports, jusqu’à l’ultime ascension de la Croix Neuve, dite Montée Laurent Jalabert, depuis la victoire mythique du coureur tarnais le 14 juillet 1995.

Comme hier, le bitume a continué de chauffer et de suinter. Le gros Léon a donc encore mouillé la route. Mais moins qu’hier. Car les Départements traversés aujourd’hui ont anticipé cet épisode de forte chaleur et utilisé du lait de chaux pour contrecarrer le phénomène dit de « ressuage ». La technique est simple. Elle consiste à mélanger de la chaux éteinte dans de l’eau. Le produit fini est ensuite déversé sur la chaussée. Il a tendance à blanchir la route et à y faire apparaître quelques paillettes. Mais surtout il l’a fait redescendre en température. Le Gros Léon ne dispose pas encore de lait de chaux dans ses cuves. Mais peut-être un jour… L’idée fait son chemin.

Pas d’em-bardet tricolore

Sur ce bitume rafraîchi pour l’occasion, autre chose a attiré notre regard. Au sol, une inscription revenait en boucle, ou plutôt un nom. Celui de Romain Bardet. Le coureur tricolore a grandi dans le Département de la Haute-Loire. C’est ici qu’il a donné ses premiers coups de pédales à l’âge de 10 ans, au Vélo Sport Brivadois. Le début d’une histoire d’amour, toujours d’actualité. Alors forcément, au bord des routes, il n’y en avait que pour lui.

Sauf qu’à l’arrivée, déception, ça n’a pas Bardet ! L’étape du jour était taillée pour les baroudeurs. Elle a donné lieu à un mano à mano haletant entre Michael Matthews et Alberto Bettiol. Avantage finalement à l’Australien, qui s’impose devant l’Italien. Le Français Thibaut Pinot termine lui à la 3ème place devant son compatriote de la Haute-Loire qui finit 30ème, à 13 min du vainqueur. Le Danois, Jonas Vingegaard a lui résisté aux offensives de Tadej Pogacar. Il reste en jaune. Demain dernier coup de cul avant une seconde journée de repos bien méritée. En attendant, l’équipe des Départements de France continue sa route vers le Sud.

 

 

Partager l'article