Après l’annonce d’un plan national vélo, lors de la clôture des Assises de la mobilité en décembre dernier, les Départements et Régions cyclables (DRC) ont été reçus au cabinet de la ministre des Transports le 11 janvier. Objectif : réaffirmer le caractère stratégique du Schéma national des véloroutes et voies vertes dont ils soutiennent la réalisation dès l’origine.
« Nous attendons beaucoup du plan national vélo annoncé par la ministre des Transports. Mais la pratique du vélo ne se développera sur le territoire que si nous disposons d’infrastructures sécurisées et il est pour cela nécessaire que l’Etat conforte la place du Schéma national des véloroutes et voies vertes », a déclaré à Localtis Chrystelle Beurrier, présidente des Départements et Régions cyclables (DRC), après avoir été reçue au cabinet d’Elisabeth Borne le 11 janvier. Au 1er janvier 2017, 62% des 22.000 kilomètres du Schéma national étaient réalisés, parmi lesquels 8.600 kilomètres d’EuroVelo – le schéma des véloroutes européennes – réalisés à 77%.
Inscrire le schéma vélo dans la future loi d’orientation des mobilités
Pour les DRC, ce sont ces grands itinéraires, qui passent nécessairement par les villes, qu’il importe de mener jusqu’au bout. « Nous demandons l’inscription du schéma vélo français dans la prochaine loi d’orientation des mobilités et dans le plan vélo, avec un objectif d’achèvement en 2030 », soutiennent-ils. Selon eux, une inscription comparable au Comité interministériel d’aménagement et de développement des territoires (Ciadt) de 1998 ou de 2010 serait « de nature à consacrer la valeur du Schéma pour l’Etat aux côtés des territoires et confortera leur mobilisation à le réaliser ». « Il y a de multiples avantages à développer les pratiques cyclables, en termes d’environnement, de santé publique, le vélo étant recommandé pour se remettre en forme. Il y a aussi un enjeu éducatif car il est primordial pour les enfants de savoir rouler à vélo comme de savoir nager, souligne Chrystelle Beurrier. Mais pour que les jeunes puissent circuler en toute autonomie, ils ont besoin d’infrastructures sécurisées ».
Autre impératif selon elle : « Il faut que l’Etat prenne bien conscience des retombées économiques du vélo sur les territoires. Qu’il s’agisse des loueurs, des hébergeurs ou des restaurateurs, il est vecteur d’emplois non délocalisables. On le voit sur des itinéraires emblématiques comme l’Alsace à vélo ou la Loire à vélo. »
Cofinancement de l’Etat
Les DRC souhaitent donc que l’Etat puisse stimuler les réalisations du Schéma national vélo par le financement de sections emblématiques. D’après leurs calculs, il faudrait que l’Etat apporte de l’ordre de 210 millions d’euros d’ici 2030 pour réaliser les 8.400 km qui manquent au schéma national, soit 650 km par an. En intervenant en cofinancement à hauteur de 25% auprès de collectivités, l’Etat devrait fournir 20 millions d’euros par an. Alors que la France est concernée par 10% du schéma européen EuroVélo, les DRC réclament aussi « une prise en compte prioritaire » des itinéraires européens au niveau des régions et des ministères concernés pour accélérer leur réalisation à l’horizon 2020.
Inscription des schémas régionaux cyclables dans les futurs Sraddet
Autre priorité à leurs yeux : donner consigne aux préfets de région de soutenir l’inscription des schémas régionaux cyclables dans les futurs schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet) qui vont constituer le nouveau cadre de la planification régionale en matière d’aménagement du territoire.
Les DRC ont aussi demandé un recours accru aux conventions de superposition d’affectations pour l’ouverture des chemins de halage aux cyclistes. « 8.000 km d’itinéraires du Schéma national sont situés à proximité d’une voie d’eau, soulignent-ils. Or, 56% ne sont pas encore ouverts à la circulation des vélos. »
Ils demandent par ailleurs une « vraie complémentarité train + vélo » qui passe par un meilleur accès des vélos à bord des trains Intercités et des TGV mais aussi par plus de places de stationnement pour les vélos dans les gares, y compris les gares routières, pour favoriser l’intermodalité.