Rendez-vous incontournable, les Journées Européennes du Patrimoine permettent au grand public d’aller à la découverte de son patrimoine, sous ses formes diverses. Elles se sont tenues les 19 et 20 septembre 2020, pour une édition placée sous le thème : « Patrimoine et éducation : apprendre pour la vie ! ». Toutefois, cette 37ème édition a dû relever un défi d’importance : la situation sanitaire qui impose à tous de renforcer les contraintes de sécurité. Qu’à cela ne tienne ! Bon nombre de Départements se sont organisés pour faire de cet évènement une occasion de découverte et de retrouvailles joyeuses avec notre patrimoine.
Les sites en plein air ont fait le plein
Tendance déjà bien identifiée s’agissant du tourisme de l’été 2020, les envies de vert des Français n’ont pas été démenties durant ces Journées du Patrimoine. Selon les premières remontées du Ministère de la Culture, les sites en extérieur ont été davantage plébiscités que les années précédentes, ceci en raison des mesures liées au Covid-19. Et les Départements ne s’y sont pas trompés ! Aussi, les espaces naturels ont été particulièrement mis en avant pour ces festivités de septembre. Le Département de l’Orne proposait alors 4 circuits de randonnées pour (re)découvrir son patrimoine sous ses formes bucoliques. Dans l’Essonne, les journées du 19 et 20 septembre ont été l’occasion de dévoiler le lac Montalbot, avant sa réhabilitation en site de biodiversité, poumon vert du Département. Quant à la Seine-Maritime, il s’agissait de mettre en avant les chemins labellisés « Patrimoine rural Seine-Maritime », label départemental, en proposant même des séances d’initiation à la méditation en … plein champ !
Se complaire dans la modernité
Cette édition des 37ème Journées du Patrimoine a également été l’occasion de questionner notre patrimoine au regard de notre époque. Aussi, le Département des Hautes-Pyrénées proposait-il cette année, un parcours guidé au cœur de l’architecture contemporaine, traversant les tout récents quartiers de la ville de Gap. Loin des vieilles pierres, les Hauts-de-Seine ont célébré la réouverture de la Tour aux Figures de Jean Dubuffet, œuvre emblématique du 20ème siècle, située dans le parc de l’Île Saint-Germain à Issy-les-Moulineaux. La contemporanéité était également au rendez-vous dans la visite des « coulisses » du Puy-de-Dôme. Point culminant de la chaîne des Puy, le Département a voulu montrer une facette inédite, celle du quotidien, des logistiques mises en place, dans des conditions parfois extrêmes pour exercer des métiers hors du commun : la base délocalisée de l’Armée de l’Air, le centre de maintenance du Panoramique des Dômes, l’Observatoire de Physique du Globe, etc. Pour le Département de Seine-Saint-Denis, il s’agissait de susciter la curiosité au travers d’une application « En quête d’architectes », pour inviter à lever les yeux sur l’architecture pavillonnaire qui nous entoure et à retrouver les plaques d’architectes et des maîtres d’œuvre qui ont construit la ville au début du XXème siècle. Là encore, le patrimoine contemporain était à l’honneur.
Du culturel virtuel
Cette édition a également été marquée par une première, une présence sans précédent sur internet, grâce aux réseaux sociaux, pour visiter des lieux inaccessibles au grand public : sans masque, ni gestes barrières, il a été possible de se plonger dans le chantier en cours de Notre-Dame, assister en direct au spectacle digital du Château de Vincennes (Val-de-Marne), pénétrer les zones secrètes du métro parisien, découvrir les travaux de restauration du théâtre des Bleus de Bar (Meuse) ou encore admirer les collections antiques du Musée d’Art et d’Histoire de Melun (Seine-et-Marne), le tout depuis son salon, tablette en main, confortablement installé dans son fauteuil. Bluffant… Une expérience qui ne vaut sans doute pas le décor « en vrai », mais qui découle de l’initiative et de l’innovation constante de nos Départements.