Aide alimentaire : les Départements plus que jamais engagés

Premier réseau en France d’aide alimentaire, les 79 Banques Alimentaires et leurs 31 antennes, assurent un maillage au plus près des territoires, et ce, depuis plus de 35 ans. Dès la survenance de la pandémie de la Covid-19, elles se sont fortement mobilisées pour faire face aux conséquences sociales de la crise sanitaire et préserver leur activité, dans des conditions souvent extrêmement difficiles. Elles ont pu toutefois bénéficier du soutien des collectivités locales. Tout particulièrement avec les Conseils départementaux, avec lesquels les relations de coopération se sont renforcées. Démonstration.

Les Banques Alimentaires répondent à un double objectif : lutter contre la précarité et le gaspillage alimentaire. Si la logistique déployée par leurs réseaux permet de redistribuer environ 224 millions de repas par an, elles cherchent en permanence de nouvelles solutions pour prolonger la durée de vie des produits non distribuables. Au centre de cette réflexion, les fruits et légumes de saison abîmés et les viandes (à date de péremption courte) font l’objet d’ateliers de transformation. A travers cette opération, les Départements jouent un rôle décisif pour accompagner les Banques Alimentaires en mettant à disposition des locaux pour transformer les produits, valoriser une aide alimentaire locale par l’achat aux producteurs agricoles de proximité de fruits, légumes…. Non seulement les possibilités sont nombreuses (plats cuisinés, légumes surgelés, compotes…), mais elles permettent de diversifier les apports nutritionnels en direction des personnes les plus démunies.

Lutter contre le gaspillage alimentaire

Dans les Bouches-du-Rhône, le Département s’est lancé dans un partenariat numérique via la plateforme de la Banque Alimentaire « Proxidon ». Son but : permettre aux commerçants bucco-rhodaniens de donner chaque jour leurs invendus en produits frais. Aussi, depuis janvier dernier, 10 000 personnes ont pu en bénéficier. Enfin, la création prochaine d’une légumerie solidaire au sein du Marché d’intérêt national (MIN) à Marseille, permettra de transformer et conditionner tous les légumes dits « moches » en bocaux, purées, produits surgelés, avant d’être livrés auprès de la Banque Alimentaire de la cité phocéenne.

En Isère, l’atelier “3 étoiles solidaires”, formé par un chef cuisinier salarié et plusieurs élèves d’écoles hôtelières iséroises, confectionne chaque semaine 3000 plats préparés à partir de viande et autres aliments mis au rebut. Les produits peuvent ainsi gagner jusqu’à 5 jours de consommation. Ce projet a été rendu possible grâce au soutien de plusieurs partenaires, dont le Conseil départemental de l’Isère qui a mis à disposition une cuisine professionnelle au sein du collège Marc Sangnier de Seyssins. Dans le prolongement de cet accompagnement solidaire, le Département de l’Isère a permis la livraison de plus 16 tonnes de fruits et légumes provenant de producteurs locaux. Un doublé gagnant pour soutenir également les agriculteurs locaux et les circuits courts. La collectivité a fait appel aux deux groupements de producteurs locaux Récolter -LIR (Restauration Collective et Terroirs – Loire, Isère, Rhône) et Mangez Bio Isère, qui fournissent les cuisines des collèges. L’opération avec la Banque Alimentaire de l’Isère contribue ainsi à la relance de leur activité et compense une partie de l’absence de commandes pendant le confinement.

Dans le Département de la Loire, Jean Grollet, meilleur ouvrier pâtissier de France et son épouse, tous les deux bénévoles à la Banque Alimentaire, consacrent 2 matinées par semaine à la confection de confitures et pâtes de fruits, à partir de denrées récupérées auprès de grandes surfaces. Fraises, framboises, myrtilles, oranges, pommes… retrouvent ainsi une seconde vie. Grâce au Département ligérien, à l’Agence de l’environnement et de sécurité alimentaire, à la ville de St Etienne et au Fonds de dotation de la Banque Alimentaire, un container réformé a été entièrement équipé et transformé en atelier de fabrication. Ainsi, 2000 pots de confitures et 3500 barquettes de pâtes de fruits ont pu être distribués.

Le Gard a, quant à lui, choisi de reconditionner des menus non consommés au sein de ses collèges, en direction de la Banque Alimentaire. Déjà plus de 330 kilogrammes de fruits et de légumes ont été acheminés au début du mois d’avril 2021, avec près de 50 kilogrammes de produits laitiers et 13 kilogrammes de charcuteries.

Des financements clefs

Dans le Calvados, le Conseil départemental a alloué une aide exceptionnelle à la Banque Alimentaire afin de lui permettre d’acheter 12 tonnes de denrées alimentaires – soit l’équivalent de 24 000 repas – et de louer un espace de stockage afin d’assurer une redistribution auprès de 40 associations et CCAS. Avec la crise sanitaire, la Banque Alimentaire du Calvados a en effet dû faire face à une augmentation de son activité (+20%), conjuguée à une baisse des dons collectés. Aussi, l’association s’est vu confier par le Département la distribution 400 « chéquiers solidaires Calvados », pour soutenir les publics en grande précarité, notamment les bénéficiaires des minima sociaux.

En Touraine, le Département vient de voter un renforcement de ses subventions envers 9 associations d’entraide, dont la Banque Alimentaire, pour un montant de 200 000 €. A cela s’ajoutent un soutien aux équipements de collecte, de conservation, de distribution et d’accueil, un accompagnement au démarrage d’une épicerie sociale itinérante dans l’ensemble du Département et le lancement d’une nouvelle concertation des acteurs de l’aide alimentaire.

Dès le premier confinement du printemps 2020, le Conseil départemental de la Haute-Garonne a pris des mesures d’urgence en débloquant une aide exceptionnelle « Covid-19 » à destination de plus de 20 acteurs locaux. Le Département s’est également associé au mois de novembre à la collecte nationale de dons de la Banque alimentaire.

Réunis en commission permanente en décembre dernier, les conseillers départementaux du Lot ont, quant à eux, décidé de doubler la contribution de leur aide en la matière.

Les Départements, chefs de file de l’action sociale et des solidarités, se sont ainsi, plus que jamais, mobilisés depuis le début de la pandémie, afin de lever les fonds nécessaires en direction des plus démunis, tout en soutenant les acteurs économiques locaux.

Un bel élan de solidarité et une belle dynamique, bien engagée.

 

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