(Seul le prononcé fait foi)
Monsieur le Président du Sénat, cher Gérard LARCHER
Monsieur le Président BIERRY, cher Frédéric,
Madame la Maire,
Chers Collègues, chers amis,
D’abord, merci mon cher Frédéric BIERRY, Président de la Collectivité européenne d’Alsace, merci de ton accueil dans cette belle terre d’Alsace. Merci à tes équipes et à celles de Départements de France.
Ce sont les 3ème Assises des Départements de France désormais ouvertes à l’ensemble des Conseillères et Conseillers Départementaux de France, après l’Ain en 2021, cher Jean Deguerry et le Lot-et-Garonne, l’an dernier, chère Sophie Borderie.
Et il y a incontestablement un effet Alsace puisque nous sommes près de 2000 participants. Ce qui montre que ces assises sont devenues un grand rendez-vous !
Un rendez-vous important pour nous mais aussi pour le Gouvernement, puisque nos assises seront clôturées par la Première Ministre vendredi et que nous aurons la présence de plusieurs ministres.
Le contexte est lourd. La situation internationale, les conflits au Moyen-Orient, en Ukraine, ont des répercussions très fortes ici même en France, dans la vie quotidienne de nos compatriotes ; et bien sûr nous qui sommes en 1ère ligne des solidarités humaines et territoriales, nous sommes directement impactés.
Nous avons aussi à faire face à grandes mutations.
Je pense notamment au changement climatique et à ses conséquences que sont les phénomènes tempétueux, les inondations :
Et je voudrais adresser un message de remerciements à tous nos pompiers et à nos agents mobilisés ces derniers jours particulièrement dans l’Ouest, le Finistère, le Pas-de Calais et le pourtour Méditerranéen.
Oui nous vivons une situation inédite. Tous les clignotants sont au rouge et on assiste à une dégradation extrêmement rapide de la situation des Départements de France
Il y a une urgence et je le dirai à la Première Ministre, c’est d’aider la situation des Départements les plus en difficultés et cela appelle une réponse rapide.
Mais tous les départements son impactés et ’il faut que la solidarité nationale joue, sans quoi on ira droit dans le mur.
Mais l’enjeu aujourd’hui, face aux grandes mutations, il faut que l’Etat nous redonne les moyens et la capacité à agir.
Car nous savons, et les Maires avec nous, que les Départements sont la bonne maille pour agir en proximité et pour assurer les solidarités humaines et territoriales.
La bonne maille pour expliquer, adapter et mettre en œuvre ces nécessaires transitions.
Nous avons apporté la démonstration de notre capacité à agir au service des Français. Nous les accompagnons de la naissance à la fin de vie.
Nous connectons nos villes à nos campagnes avec nos 388 000 kilomètres de routes ; avec la fibre.
Nous sommes la collectivité qui ne laisse personne au bord du chemin et qui aide celles et ceux qui en ont besoin, à se relever.
C’est là notre ambition première.
Je le dis comme je le pense. Cette promesse Républicaine de proximité et de fraternité portée par les Départements est aujourd’hui menacée.
Menacée par une technocratie qui fonde l’organisation territoriale sur la métropolisation et qui a renoncé à être une force pour l’aménagement du territoire.
Cette France d’équilibre que nous portons, elle est aussi menacée, par l’assèchement de nos finances.
On pointe du doigt les disparités entre nos Départements et les inégalités de traitement qui en résulteraient.
Mais je le dis ce matin, avec gravité, devant vous tous, la première des inégalités c’est que l’État ne donne pas aux Départements les moyens d’assumer les missions que le législateur leur a confiées.
La parole de l’État est devenue omniprésente mais ce ne sont pas de déclarations dont le peuple a besoin dans cette période troublée. Ce qu’il attend ce sont des actions concrètes et adaptées à la réalité de leur vie.
Nous avons tous conscience des difficultés auxquelles notre pays est confronté.
Mais dans un tel climat on ne gagnera pas la bataille de France sans un dialogue construit, franc et loyal.
Je veux dénoncer à nouveau la petite musique ambiante, insupportable, pour nos agents comme pour nous, qui laisse entendre que tout irait mieux dans ce pays si l’État s’en occupait lui-même.
Sur la protection de l’Enfance : j’ai entendu le mot recentralisation. Sur l’autonomie aussi.
Mais, Franchement, nos collèges étaient-ils plus confortables et plus attrayants pour nos enfants quand l’État nous a transféré ses Paillerons ?
Le retour des DASS d’antan parviendraient-elles à mieux réparer les enfants brisés qui leur étaient confiés ?
La France serait-elle dotée d’un réseau de routes secondaires aussi performant s’il n’avait été départementalisé ?
Quand on voit l’état de nos routes nationales il y a de quoi s’interroger.
Et pour finir, serions-nous en passe de réussir le pari de la fibre au plus profond de nos campagnes si l’État s’en était chargé lui-même ?
Bien sûr que non !
La situation que connaît notre pays est trop grave pour continuer à faire comme avant.
Et si nous voulons tous renforcer la République, Il faut sortir des petites annonces sans lendemain.
Et cela passe par tirer un constat lucide de 40 de Décentralisation et de recul.
J’ai une conviction profonde. Si on veut renforcer la République, c’est en s’appuyant sur le socle des communes et des Départements.
Et quand je vois se rouvrir un débat sur la Décentralisation en se posant la question du nombre de strates, je pense qu’on va droit dans le mur.
Car la vraie réforme de la décentralisation attendue. C’est le changement des pratiques de l’Etat.
Et je veux le redire ici en Alsace, que la reconnaissance de la diversité de la France n’est pas un affaiblissement pour l’Etat. C’est au contraire une chance pour bâtir ensemble un avenir de confiance.
Pour conduire la France face à de tels défis, il faut savoir voir loin et oser regarder de près.
C’est le sens de l’action de Départements de France, c’est le sens de l’engagement de nos équipes que je tiens à remercier et c’est le sens de l’implication de tous les Présidentes et Présidents de Départements au sein de nos instances que je tiens à saluer.
Vous savez : Pour qu’une réforme soit réussie, il faut impliquer les élus locaux et les Français car un citoyen impliqué est un acteur du changement.
Lorsqu’on nous impose de vivre de dotations, quand le citoyen ne voit pas le lien entre l’impôt qu’il verse et les services qui lui sont rendus, quand l’État décide de l’affectation même de nos ressources parce qu’il les pense siennes :
Comment voulez-vous que nos concitoyens s’impliquent dans des choix qui leurs sont imposés ?
C’est ce combat pour les libertés locales, aux côtés du Président du Sénat, que nous dévons mener pour continuer d’agir au plus près.
C’est à ce prix que nous renouerons avec la démocratie, car ne nous y trompons pas :
Mes chers amis, il ne faut pas avoir peur de nos différences. La Marne n’est pas la Creuse qui n’est ni la Seine–Saint-Denis qui n’est elle-même pas l’Alsace.
Mais ici, à Strasbourg, ville symbole de la France et de sa vocation européenne, à quelques mètres de cette cathédrale de Strasbourg qui servi de phare aux soldats de Leclerc depuis le fond de l’Afrique…
D’ici nous allons, tous ensemble, demain au Parlement européen, lancer l’appel d’Alsace pour que vivent les Départements et que vive la France !
10e vous remercie.