Un peloton de 176 coureurs, 2 000 journalistes accrédités, 23 000 gendarmes et policiers, 12 millions de spectateurs, des millions de followers… les chiffres associés au plus grand événement cycliste au monde donnent le tournis ! Parmi eux, 3 000 agents départementaux se mobilisent pour assurer dans l’ombre leur mission de sécurisation de la route. Depuis 13 ans déjà, les Départements jouent fièrement leur rôle d’équipiers du Tour de France. Bienvenue dans les coulisses d’une logistique bien rodée : avec les Départements ça roule !
L’origine du partenariat ADF / A.S.O.
L’origine du partenariat entre l’ADF et Amaury Sport Organisation (A.S.O.), la société organisatrice du Tour de France date du milieu des années 1990. Suite à la chute mortelle du coureur italien Fabien Casartelli dans la descente du col de Portet-d’Aspet en 1995, il est apparu essentiel d’améliorer la sécurité de la course et de proposer un parcours le plus homogène possible. La présence des services routiers, tant dans la préparation de la route en amont du Tour que dans sa veille et sa surveillance le jour de l’étape, a été finalisée dans un partenariat technique et institutionnel, accompagné d’un volet dédié à la communication.
Au fil des éditions, le partenariat a évolué et s’est enrichi. Conclu à l’origine entre A.S.O. et les services de l’État, le partenariat s’est vu transféré à l’ADF suite à la délégation de la compétence Routes aux Départements en 2004. Il décrit les différentes missions dévolues aux Départements et à l’équipe permanente de l’ADF sur la Grande Boucle : balisage et signalisation des points dangereux du parcours, dispositif de veille sur le tracé le jour de l’étape, balayage de la route suite au passage de la caravane… Un véritable travail de préparation des routes démarré des mois avant le passage de la course. 3 000 agents départementaux sont ainsi mobilisés en amont de la course et le jour de l’étape, une autre course contre-la-montre !
La signalisation spécifique
Dans la vie de tous les jours, les ronds-points, ralentisseurs et rétrécissements ont vocation à accroître la sécurité des usagers de la route. Mais face à un peloton lancé à vive allure, ils constituent autant d’obstacles délicats à négocier. Les Départements adaptent donc leur savoir-faire aux exigences de la course.
Utilisée pour la première fois en 1996 sur le Tour de France, la signalisation spécifique a été conçue pour avertir les suiveurs des principaux points durs du tracé, les giratoires et les rétrécissements. Installés le matin de l’étape par la Patrouille avant de l’ADF, ces panneaux jaunes fluo marqués aux couleurs du Tour de France et des Départements de France jalonnent désormais l’ensemble des étapes depuis plus de 20 ans. Dans le souci permanent d’améliorer la sécurité de la route du Tour, les 12 modèles d’origine ont été régulièrement complétés. Les virages serrés et les ralentisseurs sont signalés depuis 2012 et les terre-pleins centraux les plus dangereux maintenant traités depuis 2014. Quant aux passages à niveau, ils sont signalés depuis 2015 suite aux images surréalistes de ce passage à niveau forcé par les coureurs lors du Paris-Roubaix. Ils seront près de 4 200 panneaux déployés cette année par les patrouilleurs de l’ADF, un record !
Nettoyer, balayer, arroser
Le dispositif ne serait pas complet sans évoquer le « Gros Léon ». Cet engin de 15 tonnes prêté par le Département des Vosges depuis 2010 inspecte le tracé de chaque étape, entre la caravane publicitaire et la course. Équipé d’un balai hydraulique, il traque le gravillon et fait place nette, surtout dans les descentes étroites et sinueuses des cols et des côtes. A l’arrière, 2 000 litres d’eau sous pression à épandre pour refroidir la chaussée lorsque le revêtement commence à fondre sous la chaleur, ou pour éliminer des traces de gazole sur la chaussée. Une fois le Tour terminé, il repart dans ses Vosges natales et reprend du service pour assurer fauchage l’été et déneigement l’hiver. Un véhicule tout terrain atypique parmi les véhicules des suiveurs du Tour !
Et pour que la route reste propre et l’environnement préservé, les Départements s’attachent à restituer une route dégagée derrière la voiture balai. Plus de 18 000 sacs poubelles au total sont disposés par les agents le long du parcours, aux endroits de forte affluence du public et ramassés une fois la course terminée.
Profiter de la grande fête du Tour oui, mais en toute sécurité et sans polluer les paysages traversés !