« Ici c’est l’Ain », « Made in Jura », quel que soit le slogan, le message reste le même : dans l’Ain comme dans le Jura, on est fiers de ses couleurs et on porte haut et fort les valeurs de son territoire ! Le dernier départ de Bourg-en-Bresse, en 2016, avait conduit les coureurs jusqu’à Culoz, en passant par le Grand Colombier. C’est un tout autre profil, beaucoup plus « vallonné », qu’empruntait aujourd’hui la course sur les routes jurassiennes. 166,5 km jusqu’à Champagnole, pour la 3e reprise.
De l’Ain à l’autre
Il était grand temps de faire une pause. Après quatre étapes dans les Alpes, le Tour a sagement décidé d’embrayer pédale douce. Terminés les Glières, Madeleine et autre col de la Loze ! Entre Bourg-en-Bresse et Champagnole, les reliefs se sont distillés au compte-gouttes, avec simplement une côte de 4e catégorie, celle du joli village de Château-Chalon.
A Bourg-en-Bresse, les drapeaux bleu et jaune du Département tapissaient les moindres recoins du Village départ : point de confusion possible, « Ici c’est l’Ain » ! Le peloton s’est élancé au pied du Monastère Royal de Brou, chef d’œuvre du gothique flamboyant, imposant vu d’hélicoptère sa remarquable toiture de tuiles vernissées « à la bourguignonne ».
20 km plus loin, l’Ain remplace l’autre. Entrée en fanfare au pays du vin jaune. Une seconde borne du Km 0, fictive mais estampillée du logo du Département, souhaite la bienvenue au peloton. Ici, c’est Made in Jura ! Les villages traversés sont tous recouverts de calicots, de flammes et de drapeaux déployés en pagaille. Le Jura aime le Tour et il le fait savoir…
Si Champagnole m’était Comté
On s’attendait à ce que l’étape marque le retour des sprinteurs, ce fut plutôt celui des rescapés de l’emballage final. Sous un soleil de plomb (30 degrés à l’ombre), le record de température de la chaussée, enregistré au Fort des Rousses en 2010, n’a pourtant pas été battu. Journées plus courtes, nuits plus fraîches, ombres portées plus longues, le ressuage est le grand absent du mois de septembre, n’en déplaise à la balayeuse des Vosges. Pour autant, les coureurs n’auront pas démérité…
Rémi Cavagna, le « TGV de Clermont-Ferrand » a longtemps roulé en tête, au prix d’un effort solitaire. Or il y avait aujourd’hui une course dans la course, celle aux points pour le Maillot Vert, solidement attaché sur les épaules de Sam Bennett. Peter Sagan, septuple détenteur de la tunique verte, se devait de faire rouler son équipe pour glaner des points au sprint intermédiaire de Mournans et à l’arrivée à Champagnole. Mais les Sunweb en ont décidé autrement… Soren Kragh Andersen, lancé en contre-attaque à 15 km de la ligne, s’en va chercher son deuxième succès sur le Tour 2020. Ça sent le roussi pour le Slovaque, et le Champagne(ole) pour le danois !