Avec la crise sanitaire qui sévit depuis plusieurs mois et qui perdure, les Départements se sont engagés avec force pour accélérer les circuits courts et faire progresser le « manger local ». L’idée ? Minimiser au maximum les transports et les trajets, favoriser l’alimentation de proximité et l’acte d’achat direct auprès des producteurs. Le but ? S’assurer de consommer des produits de saisons et de qualité, tout en contribuant au développement économique et en valorisant un savoir-faire local. Zoom sur quelques-unes de ces initiatives menées en Charente-Maritime, dans l’Eure, le Gers, la Seine-et-Marne ou encore la Côte-d’Or.
« + de 17 dans nos assiettes » : un repère pour les consommateurs, une fierté pour les producteurs
Avant même le début de la pandémie, le Département de la Charente-Maritime a décidé de soutenir ses producteurs locaux, en partenariat avec la Chambre d’Agriculture. Le slogan « + de 17 dans nos assiettes » s’est imposée comme une véritable marque déposée. Il implique en effet des critères rigoureux de consommation locale, à savoir des produits frais, transformés, plats cuisinés ou conserves devant provenir d’une ferme de la Charente-Maritime et dont au moins les ¾ proviennent du Département ou sont d’origine France. Pour se repérer, tous les points de vente et de productions sont répertoriés sur une page dédiée sur le site du département, de quoi éclairer les consommateurs sur la visibilité des producteurs départementaux.
« C’est fait dans l’Eure » : des produits locaux disponibles 24h/24h
Même préoccupation dans l’Eure : aider les consommateurs eurois dans la recherche de produits locaux disponibles près de chez eux. C’est désormais possible grâce à la plateforme internet dédiée cestfaitdansleure.fr. Le Département de l’Eure et la Chambre d’Agriculture se sont ainsi engagés dans la traçabilité de produits locaux en circuits courts, en recensant les producteurs locaux d’alimentation ou de produits de loisirs de l’Eure, en facilitant le repérage des lieux de vente, depuis les marchés hebdomadaires et magasins à la ferme, en passant par Amap (associations pour le maintien d’une agriculture paysanne), points relais ou encore, une première, les casiers automatiques 24h/24h. Une technologie de pointe au service d’une tradition agricole de qualité, propice au besoin de distanciation sociale et de gestes barrières.
Seine-et-Marne : du local surprenant
Avec le confinement, « de nombreux Seine-et-marnais ont récemment découvert ou redécouvert les fermes situées près de chez eux », indique Olivier Lavenka, vice-président du Département, en charge de l’aménagement du territoire, des politiques contractuelles et de l’agriculture. Si le Département est surtout réputé pour ses bries (Meaux et Melun en tête), certains mets produits localement peuvent davantage surprendre les consommateurs non avertis : miel de Villeneuve-sur-Bellot, pâtes artisanales de Courquetaine, le terroir séduit le plus grand nombre ! Il s’invite même dans les cantines puisque les 128 collèges publics de Seine-et-Marne sont ainsi approvisionnés en produits locaux.
La tradition connectée dans le Gers
Dans le Gers, l’agriculture de proximité se combine avec le numérique. Avec l’aide des partenaires du Projet alimentaire départemental, le Département du Gers met à disposition des gersois une carte recensant les différents points d’approvisionnement, pour ceux qui souhaitent soutenir les producteurs en consommant local. Cette carte interactive en ligne répertorie plus d’une centaine de professionnels. Connecté, il suffit de sélectionner le producteur de son choix pour avoir accès à toutes les informations le concernant : son adresse, ses produits, son mode de distribution, vente à la ferme, épicerie, etc.
Le 21 solidaire, la Côte-d’Or sait y faire
Donner plus de lisibilité aux producteurs et éleveurs côte-d’oriens, telle est la vocation du « Savoir-faire 100% Côte-d’Or ». Lancé lors de l’édition 2019 de la Foire internationale et gastronomique de Dijon, ce gage de qualité est plus que jamais d’actualité, destiné « à adresser un message de solidarité fort à chaque village, à chaque habitant du Département » comme le souligne le Président du Département François Sauvadet. Pour pouvoir bénéficier de la marque, la moitié des matières premières du produit fini, pain, fromage, vin, etc., doit être issue de la Côte-d’Or. Un comité d’agrément, constitué du Conseil départemental et des trois chambres consulaires, se réunit régulièrement pour statuer sur les bénéficiaires de la marque. Après le vin et le pain, c’est désormais un fromage, au sein de la fromagerie Delin, qui est estampillé « 100% Côte-d’Or ».
Les exemples d’initiatives ne manquent pas et signent une nouvelle étape dans la promotion départementale du « manger local », permettant d’aiguiller des « consomm’acteurs » soucieux de leur environnement et respectueux du travail des agriculteurs qui les entourent.