“L’heure est à la mobilisation”. C’est une attitude “offensive” mais “constructive” que compte adopter l’Assemblée des Départements de France (ADF) face aux projets de l’Etat en matière de réforme des territoires. Son président, Claudy Lebreton, considère que “cette bataille n’est pas perdue”. L’ADF qui réunissait mercredi à l’Hôtel de Ville de Paris son Assemblée générale annuelle a déclaré vouloir se mobiliser auprès du Parlement qui va discuter les deux textes sur la nouvelle carte des Régions et l’attribution des compétences. “Il faut faire en sorte, a déclaré Claudy Lebreton, que nos propositions soient reprises. La balle est désormais dans le camps du Parlement.”
L’ADF qui souhaite être une force de proposition se veut confiante. L’association s’appuie sur les résultats d’un sondage CSA publié la veille de cette assemblée générale. Si 66% des français sont pour une réforme territoriale, 84%, d’entre eux ne pensent pas que la suppression des départements soit une priorité. De même, 63% des sondés font confiance aux collectivités locales contre 13% au gouvernement quant à l’efficacité de la gestion de l’argent public. Par ailleurs l’efficacité et la gestion des services publics ont été améliorées par la décentralisation pour plus de 61%.
Renforcer la capacité d’agir des collectivités locales, en diminuant le poids le l’Etat est ainsi une priorité pour 66% des sondés. Les personnes interrogées plébiscitent en revanche une meilleure gestion des services publics de proximité et pour cela, ils font davantage confiance aux collectivités locales. Ils sont 92% à faire principalement confiance aux collectivités locales pour améliorer leur quotidien. “La prise en compte de la diversité des territoires sera donc un enjeu majeur de la réforme territoriale qui doit apporter plus de décentralisation et plus de proximité aux Français,” souligne l’ADF.
Au cours de l’Assemblée générale, une trentaine de présidents de Conseils généraux sont intervenus pour rappeler le rôle des départements et refuser certains aspects d’une réforme jugée “inopportune”. Ils ne ferment pas pour autant la porte à des évolutions, notamment en matière de compétences entre l’Etat, les régions et les départements. Beaucoup se sont montrés favorables à de “nouvelles solutions” pour approfondir le processus de décentralisation. Les départements, ont-ils dit, doivent se montrer innovants et faire preuves de leur efficacité.
P.B