L’édition 2021 du Salon international de l’agriculture ayant été annulée en raison de la crise sanitaire, les Départements n’ont guère attendu pour se mobiliser en nombre et continuer de faire rayonner le monde agricole. Qu’il s’agisse de manifestations dans la capitale, ciblées et encadrées, de perpétuer la semaine de l’Agriculture française qui aura lieu en mai, en maintenant des lieux de partage et d’échange, ou encore d’actions pour soutenir l’agriculture locale, ce sont autant d’initiatives que les acteurs départementaux et les élus locaux n’ont pas manqué – et ne manqueront pas – de mener.
La Corrèze s’invite à Paris
Alors que le samedi 27 février dernier devait s’ouvrir le Salon international de l’agriculture, le Département de la Corrèze a décidé d’organiser durant ce week-end son propre salon au cœur du square d’Anvers dans le 9ème arrondissement de Paris. Le Président du Conseil départemental, Pascal Coste, rappelait lors de son inauguration : « La Corrèze est présente au Salon de l’Agriculture de Paris depuis qu’il existe. Il a été annulé pour cause de pandémie. Il était quand même important que l’on puisse venir présenter notre marque territoriale « Origine Corrèze » avec plus de 25 producteurs présents. C’est une fierté de montrer aux Parisiens ce que la Corrèze est capable de produire. » Déjà un an que la marque Origine Corrèze a construit, en partenariat avec les Chambres consulaires, un réseau regroupant 128 entreprises corréziennes et plus de 500 produits labellisés, l’objectif étant de promouvoir le savoir-faire et la qualité des filières d’excellence corréziennes. Et, bonne nouvelle, la boutique en ligne est désormais disponible via le site www.boutique-originecorreze.fr, de quoi s’approvisionner en huile de noix AOC, savon au lait de chèvre et miel, confiture de châtaignes ou encore jus de poire, tout juste sorti du pressoir.
Salons de l’agriculture et des producteurs locaux (re)visités
Initialement prévu au mois d’Avril, l’événement « La Ferme de France » est reporté du 21 au 24 mai 2021 au Parc Floral de Paris, sur plus de 10 000 m2, en intérieur et en extérieur : avec un protocole sanitaire strict à la clef, c’est l’occasion de (re)découvrir en « grandeur nature », les Départements et territoires pour les citadins qui souhaitent s’échapper de la ville, retrouver l’esprit d’un marché agricole, goûter et acheter les produits issus directement des producteurs et agriculteurs présents. A ce jour, l’Allier, le Cher, la Creuse, l’Essonne, l’Ille-et-Vilaine, le Lot-et-Garonne, la Mayenne, la Savoie, la Seine-Maritime et le Tarn-et- Garonne sont sur les rangs pour faire partager leur savoir-faire local.
Quant au Salon International de l’Agriculture et le Concours Général Agricole, ils se réinventent et donnent rendez-vous à l’ensemble des acteurs du monde agricole du 13 au 24 mai prochains dans le cadre de la Semaine de l’agriculture française. Celle-ci, rappelons-le, a pour vocation de mettre à l’honneur le travail quotidien des agriculteurs, producteurs qui depuis toujours et au plus fort de la crise sanitaire ont montré un engagement sans faille pour une alimentation de qualité. Cette année, le Concours général agricole s’ouvrira le 13 mai à Tours en Indre-et-Loire, avec l’organisation de la première des quatre finales du Concours des Produits et Vins et se clôturera le 24 mai à Montpellier dans l’Hérault par la dernière finale. Entre temps, les produits et les vins auront aussi été dégustés et jugés à Châlons-en-Champagne (Marne) et Angoulême (Charente). Pour Christophe de Ballore, Président de l’Orne, Département moult fois médaillés, il est important de rappeler l’importance de cette filière agricole : « Il y a un an, nous étions à Paris lors du SIA, cette formidable et incontournable fête. Les agriculteurs avaient une nouvelle fois donné le meilleur d’eux-mêmes et montré une belle image de notre Département en remportant notamment 20 médailles au Concours général agricole. Et de poursuivre : L’Orne et l’agriculture sont indissociables, leur histoire est commune, notre Département compte près de 5000 exploitations, générant près de 12 000 emplois. »
En attendant la semaine de l’Agriculture française en mai, plusieurs Départements ont souhaité partager les bons souvenirs du Salon et rappeler le rôle primordial des agriculteurs. Sur Twitter, la Collectivité européenne d’Alsace a partagé une série de reportages pour valoriser et faire connaître les produits. On y apprend par exemple qu’il faut deux kilos de choux pour faire un kilo de choucroute. De son côté, le Département de l’Ain a souhaité revenir sur 10 ans de souvenirs, de produits, de producteurs et de récompenses en publiant un supplément spécial dans le quotidien Le Progrès : https://www.leprogres.fr/a-propos/2021/03/05/salon-de-l-agriculture.
Les Départements continuent de soutenir les agriculteurs
Ce fut l’occasion pour Jean Deguerry, Président du Département de l’Ain de rappeler son soutien aux producteurs aindinois pour pallier les effets de la crise sanitaire dès juin 2020 : plus de 2 500 volailles de Bresse ont ainsi été servies dans les collèges de l’Ain via la plateforme Agrilocal01 qui concilie, entres autres, production locale et acteurs de la restauration scolaire. Quant aux filières sensibles, le Département a créé un fonds d’aide, avec le concours de la Chambre d’agriculture. Aujourd’hui, le label « Saveurs de l’Ain » prend tout son sens et continue à valoriser 14 produits agroalimentaires du cru – fromages, produits laitiers, vins, volailles – tous relevant d’appellations d’origine : AOC, AOP et IGP de l’Ain. Au passage, cette marque déposée constitue un véritable « bonus » commercial, qui identifie les producteurs, les restaurants et les commerces de bouche.
Autre démarche en Haute-Garonne, tout aussi remarquable : depuis le mois de décembre dernier, le site DirectFermiers31.fr permet aux Hauts-Garonnais de repérer les producteurs locaux près de chez eux. Cet annuaire du Conseil départemental recense près de 300 producteurs fermiers et 550 points de vente ; des fermes, mais aussi des Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap), des magasins fermiers et des marchés. « Cet annuaire est l’aboutissement d’années de travail auprès des agriculteurs », souligne Jean-Michel Fabre, Vice-président du Département en charge du Développement durable. « Vingt-huit conseillers agro-environnement ont contacté les agriculteurs pour leur demander s’ils souhaitaient être recensés. » Une mise en relation entre producteur et consommateur qui permet clairement de soutenir la filière agricole du territoire, fragilisée par la pandémie, tout en défendant une alimentation de qualité partout et pour tous.
Toutes ces initiatives montrent combien les Départements se sont mobilisés en cette période sanitaire compliquée, ceci pour promouvoir et assoir une agriculture responsable, garante d’un environnement préservé, au service de notre santé.