Transition énergétique et bas-carbone dans le Pas-de-Calais

A l’occasion des Assises européennes de la transition énergétique du 22 au 24 janvier à Dunkerque, le Département voisin du Pas-de-Calais a évoqué son engagement en faveur de la transition énergétique et bas-carbone, à travers notamment le projet européen PASSAGE. La démarche initiée en 2016 avec son homologue britannique vise à agir collectivement sur les enjeux environnementaux à l’échelle du détroit du Pas de Calais, l’un des plus fréquentés au monde !

Les « Assises européennes de la transition énergétique » réunissent chaque année près de 3 500 participants, issus des pouvoirs publics, monde économique, monde académique et société civile. L’initiative du Pas-de-Calais était ce jeudi 24 janvier à Dunkerque (Nord) au cœur d’un atelier consacré à la transition énergétique et bas-carbone comme élément de contribution d’une stratégie territoriale d’attractivité et de compétitivité. Le Département a pu en effet témoigner de son expérience de mobilisation collective des acteurs d’un territoire élargi et transfrontalier, depuis la construction d’un socle commun de connaissances jusqu’à l’action.

Agir collectivement sur les enjeux environnementaux

L’aventure du projet européen PASSAGE (acronyme anglais pour : Autorités publiques en soutien d’une croissance bas-carbone dans les territoires maritimes frontaliers européens) a démarré en 2016 en partenariat avec le Comté du Kent. Le projet vient en effet pendant 5 ans accompagner le territoire dans sa transition vers une économie bas-carbone, à travers l’expérience de 10 partenaires européens confrontés à des problématiques similaires propres aux détroits, mais dans des contextes locaux très variés.

Dans le Pas-de-Calais, l’initiative de la démarche est née d’un constat simple révélé par la réalisation d’un diagnostic : 17% des émissions de gaz à effet de serre sont générées par le trafic maritime. C’est sur la base de ce constat partagé et de l’impact climatique observé que les acteurs du territoire ont exprimé leur volonté commune d’agir. De part et d’autre de la frontière, collectivités, services de l’État, universités, chambres consulaires, acteurs économiques… ont donc travaillé ensemble avec pour objectif d’élaborer un plan d’action transfrontalier visant à réduire les émissions carbonées sur le détroit du Pas de Calais.

De la démarche collective à la mise en œuvre d’actions

Or les résultats de l’étude carbone ont mis en exergue la difficulté de réduire les émissions générées par le trafic maritime international (ou celles du trafic routier lié aux ports et au tunnel), les collectivités locales n’ayant aucun pouvoir d’action directe sur ces flux. Par conséquent, le plan d’actions présenté à l’été 2018 intègre deux dimensions :

  • À l’échelle européenne, il s’agit pour le Département de sensibiliser les autorités à cette problématique et d’obtenir de nouvelles législations afin de mieux réguler les émissions générées par le transport maritime ;
  • A l’échelle locale, des actions ont été définies en faveur d’alternatives moins carbonées, réparties en 8 leviers : lutter contre la précarité énergétique, développer la commande publique bas-carbone, promouvoir les circuits courts, les mobilités et un tourisme sobre en carbone, soutenir un trafic maritime, terrestre et des opérations portuaires sobres en carbone et enfin renforcer l’appropriation citoyenne des enjeux de décarbonisation.

A travers cette démarche innovante, les autorités publiques locales entendent ainsi construire une vision stratégique de long-terme et des actions concrètes autour des dimensions transfrontalière et maritime : une vision qui dépasse les limites administratives d’un territoire.

 

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